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Au moins douze personnes ont été tuées jeudi en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) dans de nouvelles attaques de villages attribuées aux rebelles ADF, affiliés au groupe Etat islamique, a-t-on appris samedi de sources locales.
"Neuf corps ont été retrouvés vendredi à Elake Nord et trois autres à Apesiko", deux villages de la chefferie (entité administrative) de Babila Bakwanza, en territoire de Mambasa, a indiqué le coordonnateur de la "nouvelle société civile congolaise" de Mambasa, John Vuleveryo, à l'AFP.
"Ce bilan est provisoire car il n'y a pas moyen d'accéder à certains secteurs, d'autres corps seraient dans la forêt", a-t-il ajouté. Selon lui, des miliciens ADF ont attaqué des villageois dans leurs champs, "incendié des maisons et pillé des biens".
L'administrateur du territoire de Mambasa, Matadi Muyapandi, et un notable de la chefferie, Ibra Mugeni, ont confirmé ce bilan.
Selon M. Mugeni, les trois morts d'Apesiko travaillaient dans un champ lorsqu'ils ont été tués. "Ils ont été retrouvés ligotés et avaient été décapités", a-t-il précisé. Les villages d'Apesiko et Elake sont distants de 9 km, selon lui.
Du fait de l'insécurité dans la zone, "nous avons dépêché des militaires sur le terrain pour permettre l'enterrement des victimes", a indiqué l'administrateur du territoire.
M. Vuleveryo a regretté que "des opérations de grande envergure ne soient pas menées" dans ce secteur, où "de pauvres citoyens meurent tous les jours".
Parmi les nombreux groupes armés présents dans l'est de la RDC, les ADF (Forces démocratiques alliées) sont accusés d'y avoir tué des milliers de civils.
A l'origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, implantés en RDC depuis les années 1990, ils ont prêté allégeance en 2019 au groupe djihadiste Etat islamique, qui revendique certaines de leurs actions et les présente comme sa "province d'Afrique centrale" (Iscap en anglais).