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Signé Giltay: la France se met en état de siège après l'attentat de Moscou

Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé dimanche soir "rehausser" le plan Vigipirate en France à son niveau le plus élevé : "urgence attentat", à la suite de l'attaque de Moscou revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

"C'est le Bataclan en Russie". La comparaison s'est imposée en France dès qu'on a eu connaissance du drame de Moscou. Et le Bataclan russe est encore plus meurtrier que les attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre 2015. 130 morts à Paris, déjà 137 à Moscou, et le bilan n'est pas définitif.

Dès dimanche soir, le président Emmanuel Macron a présidé à l'Elysée un conseil de défense, en annonçant le durcissement de Vigipirate. Le Premier ministre Gabriel Attal a demandé également au secrétaire général de la Défense et de la Sécurité de convoquer dès ce lundi matin une réunion de tous les services concernés. La France se met en état de siège.

Ce scénario était redouté mais pas improbable. Dès le 5 mars, Cécile Berton, la directrice de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le FBI français, déclarait devant le Sénat que la menace islamiste était en augmentation. Avec des organisations terroriste qui ciblent l'Occident, et qui essayeront à n'en pas douter essayeront de saisir l'occasion des Jeux Olympiques pour agir.

Les services secrets français, comme les Américains, avaient détecter l'activisme de l'Etat islamique au Khorasan. L'EIK, la branche afghane de l'organisation terroriste, qui a repris le flambeau de l'ancien émirat avec son équivalent au Sahel. Ils commettent des attentats régulièrement en Afghanistan mais aussi en Iran, qu'ils ont durement frappé en janvier. 

L'Europe n'est pas épargnée. Le 19 mars, soit 3 jours avant le massacre de Moscou, la police allemande a interpellé deux Afghans, membres de l'EIK, qui préparaient un attentat en Suède.

Quant à la France, les deux auteurs des assassinats des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard étaient des russophones.

Il y a un réservoir de terrorisme, qui s'étend de l'Afghanistan au Caucase, avec des populations musulmanes, qui proviennent des anciennes des anciennes républiques soviétiques comme le Tadjikistan.

Pour la France, le risque est multiforme. Jusqu'à présent, il s'agissait d'actions solitaires, de résidents locaux. Mais les événements de Moscou démontrent que l'EI a reconstitué, comme en 2015 à Paris et 2016 à Bruxelles, la capacité d'envoyer des commandos de l'extérieur.

Moscou, le défenseur historique des chrétiens d'Orient, était un objectif spectaculaire. Paris, avec ses Jeux Olympiques, en serait un autre. Pour l'instant, il n'est toujours pas question d'annuler la cérémonie d'ouverture sur la scène. Il n'y aurait pas de plan B, mais désormais tout est possible. 

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