Signé Giltay: l'aide américaine à l'Ukraine traine car "Trump - Poutine, même combat"

En fait, l'Ukraine est prise en étau dans les prémices de la campagne présidentielle américaine. Ça fait quatre mois que les démocrates, majoritaires au Sénat, ont approuvé l'octroi de 60 milliards de dollars à l'Ukraine. Mais pour être effective, cette aide doit être également votée par la Chambre des représentants. Or, dans cette assemblée, ce sont les républicains qui détiennent le pouvoir.

Après des semaines de négociations, Joe Biden a appelé solennellement la Chambre à voter immédiatement pour débloquer ces milliards. La majorité des démocrates et des républicains soutiennent massivement l'Ukraine, il doit y avoir un vote maintenant, a-t-il déclaré. Mais le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a refusé de s'avancer sur l'avenir de l'aide à l'Ukraine, assurant que les négociations étaient toujours en cours, malgré des appels répétés à agir. En fait, il est prisonnier des partisans les plus extrêmes de Donald Trump, qui exercent une forte pression sur lui.

Fin 2023, il a fallu des semaines pour élire un speaker à la Chambre des représentants. Plusieurs candidats ont dû renoncer. Mike Johnson, élu de justesse, est en fait sur un siège éjectable. Bien qu'il soit lui-même favorable à cette aide, il n'a pas les moyens de passer en force. Les trumpistes provoqueraient sa chute. Officiellement, il refuse d'examiner le texte en l'état, en raison, entre autres, d'un différend plus large sur l'immigration. Pourtant, les pressions sont fortes. Ainsi, David Cameron, le ministre anglais des Affaires étrangères, ancien Premier ministre, a rencontré Trump lundi dans sa propriété en Floride. Rien n'a filtré, car c'était officiellement une réunion privée. Mais on sait que Cameron a évoqué, avec l'ancien président, le sort de l'Ukraine, en vain.

Hier encore, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé de l'aide à ses alliés occidentaux, notamment pour renforcer ses défenses aériennes. Sinon, dit-il, son pays perdra la guerre. Et voilà, Trump est intraitable. Et ce n'est pas uniquement pour embêter Biden. C'est beaucoup plus sérieux que ça. Le Washington Post a révélé que l'idée de l'homme aux cheveux orange était, une fois réélu, d'imposer la paix en forçant Kiev à négocier avec Moscou et, au final, céder à Poutine les territoires occupés. Trump, Poutine, même combat.