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"Une institution en pleine transformation": pour la première fois, une policière noire a pu travailler sans se lisser les cheveux en Colombie

Les afro-Colombiennes qui travaillent pour la police, ne pouvaient pas, jusque-là, porter la coupe afro. Le règlement de l'institution l'empêchait. Cette règle est finalement obsolète. La commandante Martha Estrada est devenue la première policière afro-colombienne à travailler les cheveux non lissés. Un symbole des avancées réalisées en Colombie en matière de lutte contre les discriminations raciales. 

Mme Estrada, avec l'aide de la vice-présidente afro-colombienne Francia Marquez, a créé la surprise, en apparaissant les cheveux non-lissés lors de sa cérémonie de montée en grade.

"Nous sommes fières. Être afro est une question de naissance. Devoir le cacher est une faute de reconnaissance de la diversité ethnique et de notre santé", a expliqué la commandante mercredi dans une interview à Blu Radio.

La police elle-même a publié l'image de Mme Estrada recevant le grade de commandante, ses boucles de cheveux à l'air et sans le képi traditionnel de son uniforme.

L'accessoire n'est pas "esthétiquement et structurellement" conçu pour être porté par des femmes afro, a expliqué le bureau de la vice-présidente dans un communiqué. Les Noirs représentent près de 10% des 50 millions d'habitants de la Colombie.

Jusqu'à présent, la policière devait utiliser des crèmes contenant des "produits chimiques, manifestement nocifs" pour lisser ses cheveux conformément à la réglementation.

Depuis six ans, les policières afro réclamaient un changement de la tenue officielle, mais leur demande n'a été acceptée que récemment par la première femme noire vice-présidente de Colombie, après l'arrivée au pouvoir de la gauche l'été dernier pour la première fois de l'histoire du pays.

Francia Marquez "a été surprise parce qu'elle n'était pas au courant de cette situation", et est intervenue auprès du ministère de la Défense pour assouplir cette exigence, a déclaré la commandante Estrada dans son interview.

"Notre institution est en plein processus de transformation. Elle réalise les travaux nécessaires pour prendre en compte le caractère multiethnique de notre pays", s'est-elle félicitée.

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