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La Bourse de New York a mal digéré mardi une inflation aux Etats-Unis plus élevée que prévu, qui a atténué les espoirs de proches baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed).
L'indice Dow Jones qui avait atteint un record la veille, a accusé sa plus forte baisse quotidienne depuis un an. Il a perdu 1,35% à 38.272,75 points.
Le Nasdaq, dominé par la technologie, a cédé 1,80% à 15.655,60 points et le S&P 500 a lâché 1,37% à 4.953,17 points.
Les indices ont réagi négativement à la publication de l'inflation aux Etats-Unis plus élevée que prévu en janvier. L'indice des prix à la consommation (CPI) a progressé de 0,3%, plus qu'en décembre.
Sur un an, la hausse des prix ralentit certes à 3,1% mais moins qu'espéré. L'inflation sous-jacente, sans l'énergie et l'alimentation, est tenace, restant à 3,9%.
"Ces données qui montrent une réaccélération confortent l'opinion de la Fed selon laquelle les baisses de taux d'intérêt ne sont pas pour tout de suite", a commenté Rubeela Farooqi, économiste en chef pour HFE.
Les taux obligataires se sont fortement tendus à l'annonce de ces chiffres, celui à dix ans grimpant à 4,30% contre 4,17% la veille, au plus haut depuis presque deux mois et demi. Les taux courts à deux ans ont bondi à 4,64% contre 4,47%.
"Nous ne sommes pas du tout surpris de voir les rendements obligataires grimper après ces données" qui sont "une surprise désagréable", a reconnu Ian Shepherdson de Pantheon Macroecononomics.
Selon lui, cela "ne change toutefois pas la donne". L'analyste s'attend à une poursuite de la baisse de l'inflation avec une normalisation des loyers.
Pour Maris Ogg de Tower Bridge Advisors également, les forts chiffres du CPI ne sont "qu'un incident le long du chemin".
"Je pense que c'est juste un va-et-vient assez normal et qu'il n'y a pas le moindre doute que la Fed a fini d'augmenter les taux", a-t-elle ajouté.
Alors que l'inflation pèse dans le débat de la campagne présidentielle qui débute, l'administration Biden, par la voix de la conseillère économique de la Maison Blanche, Lael Brainard, a reproché aux marques de ne pas répercuter les baisses de prix.
A la cote, Coca Cola, un des composants du Dow Jones, a été boudée (-0,59%) bien qu'ayant profité d'une augmentation de ses volumes et de ses prix pour afficher une croissance plus soutenue que prévu par le marché au quatrième trimestre 2023.
Le chiffre d'affaires a atteint 10,8 milliards de dollars, en hausse de 7% sur un an, et été supérieur aux attentes. Le bénéfice du géant des boissons gazeuses a néanmoins reculé (-3% par rapport à la même période de 2022), à cause d'effets de change défavorables.
Les titres de la plateforme de commerce en ligne Shopify se sont écroulés de 13,40%. Si ses résultats trimestriels ont dépassé les attentes, les projections ont déçu.
Parmi les entreprises annonçant leurs résultats après la clôture Airbnb redonnait le sourire aux traders.
Après avoir clôturé en baisse de 1,94%, l'action s'envolait de 8% dans les échanges électroniques.
Le leader des meublés de tourisme a affiché de meilleures ventes que prévu pour 2023, malgré une perte trimestrielle due à une provision pour charge fiscale en Italie. Le groupe prévoit une croissance de 12% à 14% de son chiffre d'affaires en 2024.
Lyft, le concurrent d'Uber dans la location de voitures avec chauffeur, était en lévitation (+28%) après la clôture à l'annonce de résultats dépassant les attentes et du projet d'atteindre l'équilibre opérationnel en 2024.