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Nicaragua: perquisitions violentes d'un média d'opposition et d'ONG

La police nicaraguayenne a mené vendredi des perquisitions musclées contre le média d'opposition Confidencial et des organisations de défense des droits humains, dans le contexte d'une intensification des actions contre les critiques du gouvernement de Daniel Ortega.

"Ils ont saccagé notre salle de rédaction. C'est une attaque brutale contre la liberté de la presse et la liberté d'entreprise", a déclaré le journaliste Carlos Fernando Chamorro, propriétaire de Confidencial, un média numérique qui enquête sur les allégations de corruption attribuées au régime.

La perquisition de Confidencial a été menée sans mandat, selon M. Chamorro : "Ils sont entrés dans les bureaux (...) et ont pris des ordinateurs, du matériel de montage et toutes sortes de documents", a-t-il assuré.

Selon M. Chamorro, les autorités pensaient que le Centre de recherche et de communication (Cinco), une des neuf ONG dont le statut juridique a été récemment annulé par le Parlement, opérait sur place.

Dans le même temps, les bureaux du Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh), selon lequel la répression des manifestations anti-Ortega aurait fait 322 morts depuis le début de l'année, ont été perquisitionnés de la même manière, selon ses responsables.

D'autres ONG, dont les enregistrements légaux ont été annulés, ont fait l'objet des mêmes opérations: la Fondation Popol Nah à Managua, la Fondation del Rio à Rio San Juan (sud), l'Instituto de Liderazgo de las Segovias à Nueva Segovia (nord) et l'Institut des études stratégiques et de politiques publiques (IEEPP).

Selon le ministère nicaraguayen de l'Intérieur (Mingob), ces organisations ont "violé la nature de leurs fonctions" et assuré la promotion de "crimes de haine".

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a exprimé sa "ferme condamnation" des opérations policières : "L'ensemble de ces actes (...) constitue une série de violations systématiques des libertés fondamentales d'expression et d'association qui ont de graves répercussions sur tous les autres droits des Nicaraguayens".

La représentante de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), Ana María Tello, s'est rendue vendredi dans les bureaux de Confidencial et a dénoncé "une augmentation notable du harcèlement des ONG et des membres de la presse".

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