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Une manifestation a réuni samedi dans Nouméa 23.000 personnes selon la police, 30.000 selon les organisateurs, pour dire "stop aux blocages" et réclamer la "liberté de circuler", a constaté une journaliste de l'AFP.
Cette marche "pacifique" intervient après une semaine de violences marquée par des barrages routiers et des blocages menés par des mouvements indépendantistes hostiles au consortium repreneur de l'usine de nickel du groupe Vale.
Le cortège a défilé en centre-ville, passant devant les grilles du haut-commissariat de la République en chantant La Marseillaise et en arborant des drapeaux tricolores. La manifestation était organisée à l'appel du mouvement Les Loyalistes, qui rassemble l'Avenir en confiance (AEC), prinicipale formation non indépendantiste, ainsi que d'autres partis de droite dont le Rassemblement national.
"C’est une très belle mobilisation de la majorité silencieuse, celle qui veut une Calédonie de paix, qui ne veut pas de violence ni de blocage. Il peut y avoir des débats politiques (...) mais jamais nous ne devons céder à cette violence, qui a pris en otage les Calédoniens cette semaine", a déclaré Virginie Ruffenach, présidente du groupe AEC au Congrès.
Le sénateur Pierre Frogier (LR), ainsi que le président du gouvernement local Thierry Santa et la présidente de la province Sud Sonia Backés étaient également présents à cette marche "en solidarité avec les bloqués", et particulièrement ceux du Mont-Dore dont la route qui mène à Nouméa est entravée par des barrages et des contre-barrages depuis le début de la semaine.
Située dans le sud, cette commune, avec celle de Yaté, abrite l'usine de traitement de nickel du brésilien Vale dont la vente, annoncée mercredi, à un consortium calédonien et international incluant le négociant en matières premières, Trafigura, soulève la colère des indépendantistes du FLNKS et des chefferies kanak. Il s'agit selon eux d'une opération "de prédation des multinationales".
"Les Loyalistes", et l'Etat, qui apporte des aides financières, sont favorables à ce projet de reprise, qui permet "de sauvegarder 3.000 emplois".
Après avoir été prise d'assaut jeudi par des émeutiers à bord de camions, qui ont été repoussés par les forces de l'ordre, l'unité industrielle, classée Seveso 2, a été évacuée en urgence puis mise à l'arrêt.
Compte tenu de l'escalade des violences, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, a lancé vendredi un appel au dialogue au FLNKS, qui la veille avait boycotté une réunion en visioconférence. Victor Tutugoro, porte-parole du bureau politique du front indépendantiste, a déclaré samedi "accepter la proposition du ministre", et a indiqué que rendez-vous avait été pris pris pour "le début de la semaine prochaine".
Se réjouissant "du début d’accalmie enregistré et des nombreux échanges informels qui se poursuivent avec des leaders du FLNKS", Sébastien Lecornu souligne, dans une interview samedi au Figaro, que "les Kanaks refusent la violence". Mais "il existe toutefois des personnes radicalisées. Il faut les ramener à la raison en poursuivant le dialogue et en sanctionnant les actes illégaux. Personne n’a à gagner de cet usage de la force".
"Nous avons besoin du nickel en Nouvelle-Calédonie, poursuit le ministre. Que l’on soit indépendantiste ou non, on ne peut ignorer que cette industrie participe à la production de richesses. Il est essentiel que les 3.000 emplois de l’usine Vale, dans le Sud, soient sauvegardés (...). Si l’usine du Sud est mise sous cloche, sa fermeture sera irréversible".