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Pandémie: le vaccin AstraZeneca jugé "sûr et efficace" par l'EMA, une partie de la France reconfinée

L'Agence européenne des médicaments (EMA) a jugé jeudi "sûr et efficace" le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, tandis que la France, où la pandémie ne cesse d'accélérer, va reconfiner près d'un tiers de sa population, dont Paris.

L'avis de l'EMA était très attendu car l'Union européenne, en pleine pénurie, compte sur des millions de doses de ce vaccin élaboré par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca.

"Le comité est parvenu à une conclusion scientifique claire: il s'agit d'un vaccin sûr et efficace", a déclaré la directrice exécutive de l'EMA, Emer Cooke, lors d'une visioconférence.

Le régulateur européen, basé à Amsterdam, "a également conclu que le vaccin n'était pas associé à une augmentation du risque global d'événements thromboemboliques ou de caillots sanguins", a précisé Mme Cooke. "Ses avantages dans la protection des personnes contre le Covid-19, avec les risques associés de décès et d'hospitalisation, l'emportent sur les risques possibles".

"Nous nous félicitons des décisions des régulateurs qui affirment le bénéfice de notre vaccin pour arrêter la pandémie", a déclaré dans un communiqué Ann Taylor, médecin chef d'AstraZenaca, soulignant sa confiance que les vaccinations puissent reprendre en Europe.

Une quinzaine de pays, dont l'Allemagne, la France et l'Italie, avaient suspendu par précaution l'utilisation de ce vaccin après le signalement d'effets secondaires tels que des troubles de la coagulation et la formation de caillots.

Reconfinée aux trois quarts depuis lundi, l'Italie reprendra dès vendredi les vaccinations avec l'AstraZeneca, tout comme la France, l'Allemagne, la Bulgarie ou encore la Slovénie. D'autres pays s'y remettront la semaine prochaine, tels l'Espagne, le Portugal ou les Pays-Bas.

La Norvège et la Suède, par contre, vont attendre d'avoir effectué la semaine prochaine leurs propres évaluations, car une équipe médicale norvégienne dit voir un lien entre le produit et des caillots sanguins observés chez des patients tombés dans un état grave, voire décédés, quelques jours après une première injection.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a renouvelé jeudi son appel à continuer à utiliser ce vaccin. Son Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale (GACVS) doit publier vendredi un avis à son propos.

Peu avant l'EMA, le régulateur sanitaire britannique, le MHRA, qui examinait les vaccins AstraZeneca et Pfizer/BioNTech, avait également conclu "qu'il n'y a aucune preuve que les caillots sanguins dans les veines se produisent plus que ce à quoi on pourrait s'attendre en l'absence de vaccination, pour l'un comme l'autre vaccin".

Le Royaume-Uni a annoncé une réduction de ses approvisionnements en vaccins en avril, susceptible de ralentir sa campagne de vaccination, l'une des plus avancées au monde.

Selon les médias britanniques, le problème d'approvisionnement est dû à un retard de livraison de cinq millions de doses produites en Inde par le Serum Institute pour AstraZeneca.

La Commission européenne a de son côté annoncé qu'elle allait activer une procédure contractuelle pour résoudre le conflit avec AstraZeneca, dont les livraisons sont nettement inférieures aux chiffres prévus.

- "Taper très dur" -

Malgré ces déconvenues, la vaccination a continué d'accélérer. Au moins 402,3 millions de doses ont été administrées dans le monde, dont plus d'un quart aux Etats-Unis, selon un comptage de l'AFP arrêté jeudi à 16H30 GMT.

La situation épidémique reste néanmoins "particulièrement" inquiétante dans les Balkans et en Europe centrale, selon l'OMS, à l'heure où le nombre de cas en Europe augmente pour la troisième semaine consécutive.

"Le nombre de personnes qui meurent du Covid-19 en Europe est plus élevé aujourd'hui qu'il ne l'était à la même époque l'année dernière", a souligné le directeur Europe de l'OMS, Hans Kluge.

La pandémie a fait au moins 2,68 millions de morts dans le monde, selon un bilan établi jeudi par l'AFP, et nombre de pays sont engagés dans une course contre la montre avec le virus.

C'est le cas de la France, où s'approche la barre des 100.000 morts: le gouvernement, évoquant une "troisième vague", a annoncé dans la soirée un troisième confinement en un an, plus souple que les précédents.

Plus de 20 millions de Français, dont les habitants de la région parisienne, vont de nouveau être confinés à partir de vendredi et pour un mois. Les écoles et commerces essentiels (dont les librairies) resteront ouverts.

L'épidémie accélère nettement dans le pays, où plus de 38.000 contaminations ont été enregistrées en 24 heures. "La situation est clairement critique. Ça va taper très dur jusqu'à la mi-avril", avait souligné mercredi soir le président Emmanuel Macron.

- Hommage en Italie -

L'Italie commémorait quant à elle jeudi les plus de 103.000 morts de l'épidémie de Covid-19, avec drapeaux en berne sur les bâtiments publics.

Le Premier ministre est venu se recueillir à Bergame (nord), ville du nord du pays restée associée aux images de camions militaires transportant des cercueils en pleine nuit il y a un an.

En Allemagne, également touchée par une troisième vague, le gouvernement a appelé la population à être "responsable" et à ne pas se rendre dans la très prisée île espagnole de Majorque, malgré l'affrètement de centaines de vols touristiques.

Plusieurs responsables régionaux allemands ont exhorté jeudi les autorités européennes à accélérer l'examen du vaccin russe Spoutnik V et à anticiper son déploiement dans l'UE.

La Bulgarie, qui se targuait jusqu'à présent de mesures souples face à la pandémie, a annoncé jeudi un durcissement de ses restrictions, alors que le nombre de contaminations y augmente fortement. Ecoles, universités, restaurants, théâtres, cinémas, centres commerciaux, casinos et salles de sport y fermeront à partir de lundi pour dix jours.

En Ukraine, le maire de Kiev, Vitali Klitchko, a annoncé le renforcement des restrictions dans la capitale à partir de samedi pour trois semaines.

Au Chili, un reconfinement strict du tiers du pays entre en vigueur jeudi, malgré la progression rapide de la campagne de vaccination dans ce pays.

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