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Le polémiste d'extrême droite et candidat à la présidentielle Eric Zemmour doit être jugé en appel jeudi pour contestation de crime contre l'humanité, après avoir soutenu en octobre 2019 sur CNews que le maréchal Philippe Pétain avait "sauvé" les juifs français.
Eric Zemmour ne sera pas présent à l'audience devant la cour d'appel de Paris, prévue à 13H30, a indiqué son avocat Me Olivier Pardo à l'AFP.
Me Pardo espère obtenir un renvoi, dans le contexte de la présidentielle, pour ce qu'il qualifie de "délit d'opinion", a-t-il précisé.
Ce nouveau rendez-vous judiciaire intervient trois jours après la condamnation d'Eric Zemmour pour provocation à la haine par le tribunal de Paris, pour sa sortie sur les mineurs migrants isolés. Il a aussitôt fait appel.
Dans l'affaire des propos sur Pétain "sauveur" des Juifs, l'ex-chroniqueur vedette de Cnews avait été relaxé en février 2021, le tribunal estimant qu'ils avaient été prononcés "à brûle-pourpoint lors d'un débat sur la guerre en Syrie".
Le tribunal avait néanmoins reconnu que ses mots contenaient "la négation de la participation (de Pétain) à la politique d'extermination des juifs menée par le régime nazi". Le parquet avait fait appel.
Les propos avaient été tenus en 2019 lors d'un débat sur la chaîne CNews face au philosophe Bernard-Henri Lévy.
"Un jour, dans une autre émission, vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les Juifs français. C'est une monstruosité, c’est du révisionnisme", s'était emporté "BHL".
"?C'est encore une fois le réel, je suis désolé", répondait le polémiste.
A l'audience en première instance en décembre 2020, Éric Zemmour s'était défendu de toute contestation de crimes contre l'humanité et avait estimé que le débat sur le rôle de Vichy envers les citoyens juifs français devait être tranché par les historiens et non par la justice.
Sabrina Goldman, avocate de la Licra, partie civile aux côtés d'autres associations antiracistes avait dénoncé un jugement "qui reconnaît le caractère négationniste des propos" mais prononçait la relaxe alors même que M. Zemmour avait confirmé, voire aggravé, ses propos durant son audience".
Les sorties controversées d'Eric Zemmour, 63 ans, contraint à la mi-septembre de quitter CNews en raison de ses ambitions présidentielles, lui ont valu depuis une dizaine d'années une quinzaine de poursuites en justice. Plusieurs fois relaxé, il a été condamné trois fois pour provocation à la haine.