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Emmanuel Macron, candidat à sa propre succession, a proposé jeudi une réforme du RSA avec "un meilleur équilibre des droits et devoirs" et "l'obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine" à une activité facilitant l'insertion professionnelle.
"Les bénéficiaires du RSA ont en quelque sorte été les victimes de notre mauvaise organisation collective et notre nation s'est organisée d'abord en divisant les compétences", a déploré le président sortant lors d'une conférence de presse à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), en considérant que "personne ne considère que cette dignité est reconnue, respectée, avec une prestation".
"Donc, il faut un revenu de subsistance pour toute personne, mais il faut pouvoir mieux accompagner chacune et chacun, reconnaître sa dignité, et lui demander une part de devoir pour toutes celles et ceux qui le peuvent", a-t-il poursuivi.
Le revenu de solidarité active (RSA) assure aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu qui varie selon la composition du foyer. Le RSA est ouvert, sous certaines conditions, aux personnes d'au moins 25 ans, ainsi qu'aux jeunes actifs de 18 à 24 ans s'ils sont parents isolés ou justifient d'une certaine durée d'activité professionnelle.
Fin septembre 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA était estimé à 1,91 million de foyers. Le montant total engagé était de près de 2,90 milliards d'euros au troisième trimestre 2021, poursuivant la diminution amorcée à la fin de l’année 2020, selon la Caisse nationale d'allocations familiales.
Le favori des sondages a dressé un parallèle entre cette réforme souhaitée du RSA et "le contrat d'engagement jeune pour les 18 25 ans" entré en vigueur début mars, dont l'allocation d'un maximum de 500 euros est soumise à conditions, notamment "un parcours intensif avec une mise en activité systématique, soutenue et régulière" et dont le non-respect des obligations expose à des sanctions graduées.
"Je n'ai pas voulu faire le RSA pour les 18-25 ans parce que je considère que c'est en quelque sorte nous satisfaire d'une idée qu'on traiterait la pauvreté ou la précarité uniquement à travers des prestations monétaires", s'est justifié le chef de l'Etat, en défendant l'idée de "demander une part d'efforts pour toutes celles et ceux qui le peuvent".
Plusieurs syndicats ont dénoncé la philosophie d'une telle réforme. "Cela consiste à dire - comme pour les privés d'emplois - que ceux qui sont au chômage, ceux qui bénéficient du RSA, le font par plaisir", a critiqué le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, sur RTL.
"Il faut leur trouver du boulot, du boulot qui correspond à leurs qualifications avec un salaire digne. Là on culpabilise ceux qui ont des difficultés dans la vie, comme si c'était de leur faute ou un choix personnel", a-t-il poursuivi.
Même son de cloche pour Laurent Escure, son homologue de l'Unsa, qui a fait part sur Twitter de son "désaccord profond avec le projet de M. Macron". "Les plus pauvres doivent être accompagnés, et non suspectés ou punis. Une formation doit être offerte, pas imposée", a-t-il jugé.
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