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Procès du meurtre de Rafic Hariri: rejet de l'acquittement d'un des suspects

Le tribunal des Nations unies créé pour juger les responsables de la mort de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri a rejeté mercredi une requête demandant l'acquittement de l'un des suspects, membre présume du Hezbollah.

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), basé à La Haye, a estimé que l'accusation avait "fourni suffisamment de preuves" pouvant justifier une condamnation de Hussein Oneissi, jugé par contumace avec trois autres suspects également membres présumés du mouvement chiite Hezbollah, pour l'attentat ayant coûté la vie à Rafic Hariri en 2005.

"La requête (de la défense demandant) son acquittement est par conséquence rejetée", a déclaré le président du tribunal, le juge David Re.

Les avocats de M. Oneissi, qui fait face à cinq chefs d'accusation, ont demandé l'abandon des poursuites à son encontre, affirmant que l'accusation n'avait pas réussi à apporter suffisamment de preuves.

Les juges ont admis que la plupart des éléments recueillis à l'encontre de M. Oneissi, basés notamment sur des enregistrements de téléphonie mobile ou des cartes SIM utilisées pendant l'attentat, étaient des preuves circonstantielles.

Cependant, le nombre de coïncidences suspectes est tel que "l'accusation dispose de suffisamment de preuves permettant de faire condamner M. Oneissi pour son implication dans l'attaque" contre Rafic Hariri, a déclaré la juge Janet Nosworthy.

M. Hariri, Premier ministre sunnite du Liban jusqu'à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu'un kamikaze a fait exploser une camionnette remplie d'explosifs à côté de son convoi blindé sur le front de mer de Beyrouth.

"L'assassinat de Hariri était de toute évidence une opération minutieusement préparée et répétée, exigeant (...) une précision militaire", a souligné le juge Re.

M. Oneissi est notamment accusé d'avoir recruté un islamiste libanais, Ahmed Abu Adass, et de l'avoir aidé à enregistrer une fausse cassette vidéo revendiquant l'attentat au nom d'un groupe fictif et remise à la chaîne de télévision Al-Jazeera. Quelques minutes après l'attentat, de fausses revendications avaient été faites dans des appels téléphoniques à l'agence Reuters.

Depuis l'ouverture du procès en janvier 2014, aucun indice prouvant qu'Abu Adass était l'auteur de l'attentat suicide n'a été découvert.

Abu Adass a plutôt été utilisé comme leurre pour "détourner l'attention des médias" des véritables auteurs de l'attentat vers "un groupe fondamentaliste fictif", a estimé la juge Nosworthy.

Les deux principaux accusés sont Moustafa Badreddine, décrit comme le "cerveau" de l'attentat par les enquêteurs, mort depuis, et Salim Ayyash, accusé d'avoir été à la tête de l'équipe qui a mené l'attaque. M. Oneissi et les deux autres suspects sont accusés d'être leurs complices.

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