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"Piquet de grève sur le site de Tibi Charleroi, les deux entrées sont bloquées. La collecte des sacs n'aura pas lieu aujourd'hui ?", a demandé Julien ce mardi à 7h via le bouton orange Alertez-nous.
Dès 5h ce matin, les grilles d’entrée du site de Tibi, l'intercommunale en charge du ramassage des déchets dans la région, ont été bloquées par des dizaines de voitures. La police était présente sur place.
Au moins 3h de retard
Cette action est liée au mouvement de colère des chauffeurs TEC qui dénoncent la baisse du pouvoir d'achat. Ce matin, les grévistes ont décidé d'étendre leur action et de mener un piquet devant Tibi à Couillet. "Ils sont installés devant les deux entrées du site où sont stationnés les camions-poubelles qui effectuent les collectes dans la région de Charleroi. Les chauffeurs sont rejoints par quelques citoyens qui protestent contre la hausse des prix de l'énergie et de la vie en général", a expliqué à 8h notre journaliste Sébastien Capette, en direct sur Bel RTL.
A l'intérieur du site bloqué, le personnel de Tibi était en train de discuter avec ses instances syndicales pour savoir si les travailleurs voulaient rejoindre le mouvement. "Des réunions et des votes sont en cours", a précisé Sébastien Capette.
Un vote a donc eu lieu. La majorité a décidé de travailler comme prévu. "Eux, c'est une revendication plutôt globale. Ce qu'ils auraient voulu à mon avis aujourd'hui, c'est avoir une aide de la part de l'intercommunale. Bon, encore une fois voilà, c'est un mouvement citoyen. On comprend ça, c'est indéniable parce que même pour nous, la vie est compliquée. Maintenant, aujourd'hui, nous c'est pas le but de prendre le citoyen en otage et de suivre le mouvement" rapporte Christophe Aïdara, mécanicien de l'intercommunale Tibi et délégué CSC (Confédération des syndicats chrétiens). À 9h, les camions ont pu démarrer pour leur tournée.
Un peu avant 9h, le piquet de grève a finalement été levé. Le personnel de l'intercommunale a décidé de ne pas suivre les chauffeurs de bus dans leur mouvement de grogne. "Un premier camion-poubelle vient de sortir", a constaté notre journaliste. Les collectes de ce mardi ont toutefois au moins trois heures de retard.
Par contre, la circulation des bus du réseau TEC de Charleroi reste très fortement perturbée ce mardi matin. Les dépôts de Genson, de Jumet et d'Anderlues sont bloqués, perturbant fortement l'offre de bus et de métro, indique la société wallonne de transports publics sur Facebook. Vous trouverez toutes les informations sur le site du TEC.
Le mouvement est spontané, mais il s'inscrit dans le temps. Pour rappel, les chauffeurs protestent contre la hausse des prix de l'énergie qui grignote leur pouvoir d'achat. La grève a débuté jeudi, dans le cadre d'une journée d'actions syndicales menée dans tout le pays. Vendredi, les dépôts carolos du TEC ont décidé de poursuivre leur action de protestation, cette fois sans le soutien des syndicats. "On n'est pas à l'initiative du mouvement, mais simplement parce qu'il n'y a pas de revendication si ce n'est une révolte contre le pouvoir d'achat qui est de plus en plus faible" explique Jean Veracchi, permanent syndical CGSLB (Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique) au TEC Charleroi.
La direction des transports en commun regrette ces actions qui ne sont pas vues comme une grève et qui ne respectent pas les procédures. "Il n'y a pas de négociations à avoir, il n'y a pas de conflit TEC. Donc, on peut simplement les sensibiliser sur le fait que la méthode n'est peut-être pas la bonne, que ce blocage amène même encore plus de difficultés encore à ceux qui sont dans la difficulté. On les invite à reprendre le volant et à reconduire les clients. La marge de manœuvre pour nous, il n'y en a pas si ce n'est les inviter à revenir au travail" détaille Stéphane Thiery, porte-parole de la société régionale wallonne du transport SRWT.
Hier, à Charleroi près du centre commercial rive gauche, c'est un parking qui a été bloqué.
Le mouvement de grogne pourrait se poursuivre jusqu'à mercredi.