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Renault: le futur directeur général pas nécessairement français estime Senard

Le président du constructeur automobile français Renault, Jean-Dominique Senard, a estimé mardi que le futur directeur général du groupe, successeur de Thierry Bolloré récemment limogé, ne serait pas obligatoirement français, lors d'une interview sur France Inter.

"Ce n'est pas une absolue nécessité" que le futur directeur général de Renault soit un Français, a déclaré M. Senard, tout en soulignant que la recherche d'un nouveau dirigeant était toujours en cours.

"Très honnêtement, aujourd'hui je n'en sais rien. Tout est ouvert. Il n'y a aucune espèce de restriction par rapport à la nationalité de la personne", a-t-il ajouté, reconnaissant qu'il avait déjà en tête quelques noms de candidats possibles.

Le conseil d'administration de Renault avait décidé le 11 octobre de démettre de ses fonctions le directeur général Thierry Bolloré, qui avait été nommé par l'ancien patron Carlos Ghosn, assigné à résidence au Japon où il doit être jugé l'an prochain pour diverses malversations présumées.

M. Senard avait justifié cette éviction par la nécessité de donner un "nouveau souffle" au constructeur français et à son alliance avec Nissan.

Le départ de M. Bolloré, en poste depuis un an et demi et qui était contesté au Japon, est survenu peu après celui du directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa.

M. Senard avait souligné lors d'une conférence de presse que le prochain directeur général du groupe au losange devrait avoir "la capacité de comprendre le caractère impératif de l'alliance et la culture internationale" ainsi que "la capacité à insuffler dans le groupe un esprit de responsabilisation" afin de "briser les silos" qui selon lui affectent le bon fonctionnement de Renault.

Des sources proches de Renault ont évoqué des problèmes de "performance" et de "management" au sujet de M. Bolloré. Le groupe a d'ailleurs annoncé la semaine dernière qu'il abaissait ses objectifs financiers annuels et à moyen terme, après avoir dévoilé des ventes en baisse de 1,6% au troisième trimestre.

"L'affaire Ghosn pour nous c'est le passé. L'entreprise a besoin d'autre chose (...). Les équipes n'en peuvent plus, elles veulent regarder devant", a encore affirmé M. Senard sur France Inter, assurant que la relance du partenariat industriel avec Nissan était désormais la priorité.

"Les dirigeants de nos groupes doivent faire en sorte que les équipes maintenant vraiment, avec la meilleure volonté du monde, travaillent ensemble", a-t-il dit, alors que la relation entre le management des deux constructeurs souffre de tensions anciennes.

"J'ai découvert une alliance en beaucoup plus mauvais état que je l'avais imaginé et cela se répare lentement", a poursuivi M. Senard.

Interrogé sur un possible abaissement de la participation de 43% de Renault dans Nissan, le dirigeant n'a rien écarté. "Il ne faut jamais exclure quoi que ce soit" mais "le sujet n'est pas là aujourd'hui", a-t-il estimé.

De la même façon, il a constaté que le mariage avorté au printemps avec le constructeur italo-américain Fiat Chrysler n'était "aujourd'hui pas sur la table".

Une éventuelle renaissance de ce projet défendu par M. Senard n'est pourtant pas exclue à l'avenir. "J'ai toujours dit qu'il ne faut jamais dire jamais mais il faut que les circonstances soient là pour que tout le monde se sente à l'aise avec une éventualité de cette nature", a estimé le président de Renault.

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