Accueil Actu

Roland Garros: Marco Cecchinato, de la galère à la lumière

L'Italien Marco Cecchinato en quarts de finale de Roland-Garros, qui l'aurait parié ? A 25 ans, l'ancien soutier du tennis entame une nouvelle carrière et ne veut plus entendre parler de l'affaire de matches truqués qui a failli lui coûter une longue suspension.

Avant son arrivée à Paris, le Sicilien, opposé à Novak Djokovic mardi, n'avait pas gagné un match en Grand Chelem. Forcément, après sa performance dimanche face au Belge David Goffin, N.9 mondial, il a dû se pincer pour y croire. "C'est le meilleur moment de ma vie. C'est peut-être un rêve", a dit "Ceck", son surnom, assuré d'empocher, au moins, un gros chèque de 380.000 euros.

Ce n'est pas si loin de la moitié de ses gains en carrière (851.000 euros). Mais le Palermitain, supporteur de l'AC Milan, aurait pu perdre gros s'il n'avait pas évité une suspension de dix-huit mois, ramenée à douze puis finalement levée, dans une affaire présumée de matches arrangés, en décembre 2016.

Quand des journalistes lui ont posé des questions sur ce sujet, dimanche, il a perdu le sourire. "Je ne veux pas parler de ça. Désolé."

Que lui avait-il été reproché ? D'avoir perdu à dessein face au Polonais Kamil Majchrzak (alors 264e mondial) au tournoi Challenger de Mohammedia (Maroc) en octobre 2015 pour toucher l'argent de paris illégaux.

D'avoir répété la même chose dans un match de double joué avec Luca Vanni contre la paire Betov-Elgin au tournoi Challenger de Prostejov (République tchèque) en 2015. Et enfin, d'avoir donné des informations confidentielles sur une rencontre entre l'Italien Andreas Seppi et l'Américain John Isner à Roland-Garros en 2015 (remportée par Isner au 1er tour).

Tout le dossier est tombé pour "vice de procédure" devant la plus haute juridiction sportive italienne... Cecchinato n'a, lui, jamais cessé de jouer, et d'écumer surtout les tournois de deuxième division.

Tombé à la 194e place mondiale en février 2017, c'est à cette époque qu'il entame une percée au classement pour atteindre son meilleur rang (59e) --qu'il dépassera après Roland-Garros (au moins 42e)-- fin avril grâce à un premier titre, inattendu lui aussi, sur la terre battue de Budapest.

Eliminé au dernier tour des qualifications, il est repêché pour pallier un forfait et écarte tout le monde sur son passage. Une première pour un "lucky loser" depuis l'Argentin Leonardo Mayer, titré à Hambourg en juillet 2017.

"C'est incroyable. Peut-être que je rêve. J'ai perdu dimanche (dernier) et me voilà vainqueur du tournoi", disait déjà celui qui s'étale de tout son long sur l'ocre et rend hommage à sa petite amie "Peki" après chaque victoire à Paris.

Le conte de fées aurait pu ne jamais prendre corps si le Sicilien n'avait pas remonté deux sets de handicap face au serveur roumain Marius Copil au premier tour.

- Djokovic: "Il joue le tennis de sa vie" -

"Je me sentais capable de renverser la situation et je n'ai cessé de croire en moi. Après, c'est monté petit à petit. J'ai joué de mieux en mieux. De victoire en victoire, on accumule de la confiance", a expliqué ce "terrien", qui s'appuie sur un service solide.

Après un autre succès face au lucky loser argentin Marco Trungelliti, il avait signé une première performance face au 11e mondial, l'Espagnol Pablo Carreno. Avant donc d'expédier Goffin, finaliste du Masters, vers la sortie en quatre sets.

"En ce moment, il joue le tennis de sa vie", a commenté Djokovic, qui s'entraîne avec lui depuis plusieurs années à Monte-Carlo où le Serbe réside. "Il mérite le respect et n'aura rien à perdre. Je vais aborder ce match très sérieusement", a assuré l'ancien N.1 mondial, avant leur premier duel en compétition.

"Pour moi, c'est un plaisir d'affronter Djoko", a répondu la grosse cote des quarts de finale.

À lire aussi

Sélectionné pour vous