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Star Wars au coeur de la bataille pour la diversité

Star Wars a beau se dérouler dans une galaxie très, très lointaine bourrée d'extra-terrestres plus exotiques les uns que les autres, le nouvel épisode de la saga n'échappe pas aux débats sur le racisme, le genre et autres discriminations qui minent notre société bien humaine.

La nouvelle trilogie lancée en 2015 par Disney avait commencé à propulser des femmes comme Rey (Daisy Ridley) et des Noirs comme Finn (John Boyega) à la place des héros des débuts, généralement blancs et masculins.

"Star Wars: Rise of the Skywalker", qui sort cette semaine, continue dans cette voie. Le film aligne le casting aux origines les plus diverses depuis le début de la saga voici 42 ans, avec par exemple l'actrice noire britannique Naomi Ackie dans le rôle de la guerrière Jannah et l'Américaine d'origine asiatique Kelly Marie Tran.

Seul hic, lorsqu'elle avait eu les honneurs d'un rôle de premier plan en 2017 pour "Les Derniers Jedi" en 2017, Kelly Marie Tran avait immédiatement essuyé des injures racistes et sexistes sur internet, ce qui l'avait poussée à disparaître des réseaux sociaux.

"Faire partie d'une équipe de gens qui ont l'air un peu différents, qui viennent de différents endroits, qu'il s'agisse du genre, de la race ou autre, c'est quelque chose dont on peut être fier", a lancé Daisy Ridley lors d'une conférence de presse près de Los Angeles.

Cela n'a pas empêché certains militants LGBTQ fans de Star Wars de critiquer l'absence de personnages gays ou transgenres dans leur univers favori.

"Star Wars est l'épicentre. C'est un univers qui a attiré des millions de personnes. Je ne pense pas qu'on puisse se contenter du minimum syndical de la part de Disney en termes de représentation", déclare à l'AFP Kayleigh Donaldson, critique spécialiste de la culture populaire.

- Idylle homosexuelle ? -

Billy Dee Williams, qui reprend son rôle de Lando Calrissian, a certes brièvement enflammé les réseaux sociaux en lâchant lors d'une interview qu'il se considérait comme féminin et masculin à la fois. Mais l'octogénaire a très vite dissipé tout doute à ce sujet, assurant qu'il n'était pas "non-binaire" et ignorait même le sens de ce terme.

Pourtant, "cela a suscité énormément de réactions positives parmi les jeunes fans de Star Wars. Il existe toute une génération de consommateurs potentiels, pour employer ce terme horrible, qui veulent de la diversité ou rien", estime Kayleigh Donaldson.

D'autres s'étaient enthousiasmés devant l'apparente alchimie entre les personnages de Finn et de Poe Dameron (Oscar Isaac), appelant de leurs voeux une idylle homosexuelle dans Star Wars après la sortie du "Réveil de la Force" en 2015.

Oscar Isaac a récemment douché leurs espoir. "Personnellement, j'espérais un peu que ça puisse être développé dans les films suivants, mais je n'ai pas de contrôle là-dessus", a-t-il dit dans une interview au magazine spécialisé Variety.

"Ca semblait être une progression naturelle, mais malheureusement, c'est une époque où les gens ont trop peur, je pense... je ne sais pas", a-t-il poursuivi.

Une relation entre deux hommes dans "Rise of Skywalker" aurait peut-être été un peu trop audacieux pour une firme comme Disney, à l'image conservatrice et familiale. Le réalisateur, J.J. Abrams, affirme toutefois avoir bel et bien eu le souci d'évoquer ces sujets dans son film et fait en sorte que les comédiens "reflètent davantage le monde tel qu'il est".

Le message "porte sur le sens de l'appartenance à une communauté, les opprimés, et le fait de rassembler tout le monde, même les plus marginaux", a dit Abrams.

"Dans le cas de la communauté LGBTQ, il était important pour moi que les gens qui vont voir ce film se sentent représentés", a insisté le réalisateur, sans dévoiler davantage de détails sur ce qu'ils trouveront dans "The Rise of Skywalker".

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