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L'assemblée générale des actionnaires de Telecom Italia (Tim) s'est ouverte vendredi matin près de Milan (nord) sur fond de bataille entre Elliott et Vivendi, qui pourrait perdre le contrôle de l'opérateur italien au profit du fonds activiste américain.
66,77% du capital était représenté à l'ouverture à 09H00 GMT de l'AG, à Rozzano, une affluence extrêmement importante.
Cette assemblée vise à désigner le nouveau conseil d'administration (CA) de Tim contrôlé jusqu'ici par Vivendi, principal actionnaire avec 23,94% du capital.
Elliott, qui dénonce la "mauvaise gestion" du groupe français, ambitionne de remporter les deux-tiers du conseil, composé de 15 membres, et de mettre ainsi Vivendi en minorité.
Les influentes sociétés de conseil aux actionnaires Glass Lewis, ISS et Frontis ont recommandé de voter pour Elliott, qui détient 9,19% du capital de l'opérateur italien (mais est présent à l'AG avec 8,85% du capital).
Selon les médias italiens, la Caisse italienne des dépôts (4,78% du capital) devrait se ranger du côté du fonds activiste, une alliance qui peut sembler étrange, Elliott étant considéré parfois comme un fonds "vautour".
Mais le gouvernement italien a régulièrement condamné l'attitude de Vivendi, et les tensions ont été à plusieurs reprises extrêmement vives entre Rome et le groupe français.
"Vivendi a été un très mauvais actionnaire", a martelé en avril le ministre du Développement économique, Carlo Calenda, ajoutant: "Je suis favorable aux investissements étrangers, mais cela ne veut pas dire rester inerte quand ils (veulent) détruire la valeur plutôt que la créer".
Assogestioni, qui regroupe des fonds italiens, et le grand gestionnaire américain Blackrock (4,9% du capital) devraient également apporter leur soutien à Elliott.
La liste du fonds est composé de dix candidats connus du monde italien des affaires, dont Luigi Gubitosi, actuel administrateur d'Alitalia, et Fulvio Conti, ex-directeur général d'Enel.
La liste de Vivendi est menée par l'actuel directeur général Amos Genish et compte dans ses rangs Arnaud de Puyfontaine, président du directoire du groupe français, proposé comme président de Tim au lieu de président exécutif auparavant.
Très apprécié des marchés, M. Genish a mis son poids dans la balance: "Si la liste de Vivendi n'obtient pas la majorité des votes, parce que c'est clairement la seule liste soutenant notre plan industriel à long terme, je crois fermement que ma position serait intenable", a-t-il affirmé au Sunday Telegraph.