"Encore ce matin (mercredi, NDLR), j'étais devant la chambre du conseil de Bruxelles pour statuer sur la détention préventive d'un commissaire de police. Il y a des comportements de plus en plus déviants au sein des autorités. Que vaut encore le serment que l'on prête au début de notre carrière ?", s'est ainsi interrogé Julien Moinil, procureur fédéral.
Le magistrat fraîchement élu au Conseil supérieur de la justice a demandé à la cour d'appel de frapper fort car il ne peut tolérer ce genre de comportements au sein des autorités policières et judiciaires. Dans le cas présent, le policier avait rédigé de faux procès-verbaux et de fausses attestations en faveur d'un membre de la communauté du voyage, actif dans le trafic de voitures volées, contre rémunérations. Le policier était couvert de dettes.
Me Kennes, pour la défense, a plaidé une mesure de faveur pour son client, obligé de démissionner de la police. "C'était un homme fragilisé par sa situation financière. Il a posé ces actes-là et il a franchi la ligne rouge, en espérant régulariser sa situation financière", a déclaré l'avocat. L'arrêt sera prononcé le 18 novembre prochain.