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Vacciner tous les enseignants avant tout le monde? La Belgique privilégie d'abord les personnes à risque, répète le centre de crise

Faut-il vacciner les enseignants en priorité ? C'est une demande qu'on a régulièrement entendue ces derniers jours. Lors de sa conférence de presse de mardi matin, le centre de crise a répété la stratégie de la Belgique qui est de vacciner d'abord les personnes à risque, donc les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes de santé chronique. Vu la disponibilité des doses de vaccin, la possibilité de vacciner d'autres catégories de personnes comme les enseignants notamment n'aura sans doute pa slieu avant le mois de juin.

Voici la réponse complète d'Yves Van Laethem qui a commencé par rappeler que l'école n'était pas le moteur de l'épidémie et que les enfants étaient surtout infectés en dehors de l'école.

"La plupart des scientifiques estiment toujours actuellement que l'école est plus un miroir de la société et de l'épidémie plutôt que le véritable moteur de l'épidémie.
Globalement, le virus est présent partout et plus qu'il y a quelques semaines dans les familles, dans les entreprises et aussi à l'école.

L'école fait aussi partie de la société et donc elle n'est pas une île où rien ne se passe. Il y a un certain nombre de foyers dans les écoles, comme dans les entreprises où les foyers sont souvent plus importants. Précisons en passant qu'on ne retrouve plus de foyers d'infection dans les maisons repos grâce à la protection du vaccin.

Les enfants testés actuellement le sont à cause du risque d'être contact à haut risque en situation extra-scolaire. Dans la majorité des cas (45%), ils sont testés parce qu'ils ont été des contacts à haut risque en dehors de l'école, typiquement par rapport à leurs parents.

On a des chiffres de même ordre de grandeur pour les enseignants dont la majorité des transmissions a lieu entre adultes, à l'extérieur, dans la famille, avec des amis ou entre professeurs, beaucoup plus qu'avec les enfants eux-mêmes. Donc, s'il y a une transmission, elle est davantage entre adultes.

Au niveau de la vaccination, notre pays a choisi une voie liée à l'impact sur la santé de l'individu à risque et sur la préservation de notre système de santé en choisissant de vacciner les personnes âgées, d'abord des maisons de repos, puis à l'extérieur, et par la suite les personnes qui ont des facteurs de comorbidité (avec d'autres problèmes de santé). Il est bien clair que si un enseignant a un facteur de comorbidité, il sera vacciné à ce moment-là qui est prévu vers mai ou début juin.

Il faut rappeler aussi que le personnel enseignant représente à peu près 1/2 million de personnes et donc c'est un nombre important de personnes à vacciner. Déplacer la vaccination vers une profession essentielle voudrait dire qu'on ne pourrait pas donner rapidement une protection aux personnes à risque (avec comorbidité). Il ne faut pas l'oublier."

Au cours des derniers jours, le débat sur l'ordre de vaccination a repris de la vigueur. Comme d'autres voix du côté francophone, le ministre flamand de l'Education Ben Weyts (N-VA) a répété au cours du week-end écoulé qu'il souhaitait inclure les enseignants dans les groupes prioritaires qui seront vaccinés après les plus de 65 ans et les personnes atteintes de facteurs de comorbidité.

Au rythme actuel de livraison des vaccins, ces groupes prioritaires devraient y avoir accès dans le courant du mois de mai.

Le plaidoyer en faveur d'une vaccination prioritaire des enseignants achoppe sur les accords déjà conclus entre ministres de la Santé au sein de la Conférence interministérielle de leur secteur. Ces accords les engagent à ne pas organiser les vaccinations autour de groupes prioritaires, après celles des personnes présentant des facteurs de comorbidité, à l'exception du personnel de police. Mardi matin, les principaux ministres du gouvernement flamand ont abordé la question. Ils ont convenu de demander un avis complémentaire au Conseil Supérieur de la Santé, pas seulement pour le personnel enseignant, d'ailleurs. Les ministres flamands veulent savoir "s'il y a de nouveaux éléments, depuis le dernier avis sur la question, permettant de savoir si et quels groupes cibles prioritaires pourraient être vaccinés" en plus des plus de 65 ans et des personnes présentant des comorbidités.

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