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Très inquiétante par endroits, la situation sanitaire motive la tenue d'un conseil de défense mardi, a annoncé l'Elysée à l'AFP. On ne sait pas encore si de nouvelles mesures y seront décidées, mais des élus locaux ont déjà leur idée.
Dans le Grand Est, région particulièrement touchée, un reconfinement local est "une perspective aujourd'hui inéluctable", a jugé le maire (PS) de Nancy, Mathieu Klein, tout en laissant à l'Etat le soin d'en fixer le périmètre, qui pourrait selon lui être la région ou la métropole.
"Ici dans le Grand Est, et particulièrement en Lorraine et à Nancy (...) la circulation du virus s'est accélérée fortement depuis quinze jours, trois semaines", a-t-il souligné sur Franceinfo, en se disant "très inquiet" de la situation "très tendue" à l'hôpital.
Sur les sept derniers jours, on a détecté en moyenne 12.000 nouveaux cas quotidiens de contamination en France, loin de l'objectif des 5.000 fixé par le gouvernement. Si on rapporte les cas à la population, l'Est du pays est particulièrement touché, à commencer par la région Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté ou le département des Alpes-Maritimes.
"La croyance qu'une région très touchée ne le serait pas à nouveau a bien pris du plomb dans l'aile", a commenté lundi sur Twitter l'épidémiologiste Dominique Costagliola, alors que la région Grand Est avait déjà beaucoup souffert au printemps.
"Entre nos mains"
Les professionnels de santé redoutent que cette dégradation ne s'accentue à cause des brassages des vacances de Noël.
Si le couvre-feu avait été exceptionnellement levé pour le 24 décembre, il sera en vigueur pour le réveillon du Nouvel An jeudi, et les autorités sanitaires en appellent à la responsabilité des Français pour limiter leurs contacts.
Mais si la situation épidémique "devait s'aggraver", un troisième confinement ne serait pas exclu, a prévenu le ministre de la Santé, Olivier Véran.
La France a déjà été confinée de façon radicale de mars à mai, puis selon des modalités plus légères du 30 octobre au 14 décembre, le confinement étant depuis remplacé par un couvre-feu nocturne.
"En septembre, il y avait une sorte de +tout sauf le confinement+ qui a fait qu'on a laissé monter quelque temps l'épidémie", a estimé le directeur général de l'AP-HP (hôpitaux de Paris), Martin Hirsch, lundi sur Franceinfo.
"Là on dit aux Français 'le sort est entre nos mains': soit on fait que le plateau reparte en baisse et dans ce cas, il n'y aura pas besoin de reconfiner, soit le plateau remonte et ce sera peut-être nécessaire de le faire plutôt que d'attendre qu'on soit remonté à des situations de tension difficiles à supporter".
"Dernière extrémité"
De quoi inquiéter un secteur économique déjà mis à genoux par les précédentes mesures.
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a d'ailleurs appelé dimanche à "ne pas banaliser le confinement": il "doit être la dernière extrémité pour mettre fin à une situation incontrôlable, et non une simple hypothèse parmi d'autres".
Dans ce tableau globalement sombre, le début de la vaccination en France et en Europe dimanche a apporté une touche d'espoir. Les autorités espèrent qu'elle mettra fin à l'épidémie courant 2021.
Après le coup d'envoi dans deux structures hospitalières pour personnes âgées à Sevran (banlieue parisienne) puis Dijon, la campagne de vaccination se poursuit lundi dans un Ehpad d'Indre-et-Loire et un autre à Lille.
Dans un premier temps, seuls les pensionnaires de ces établissements pour seniors sont concernés.
"Pour les personnes âgées, le bénéfice est tellement majeur que très vite l'adhésion va se faire petit à petit", a prédit la présidente de la Haute autorité de santé (HAS), Dominique Le Guludec, sur France Inter. "Il n'y a pas d'effets secondaires sévères", et "donc le bénéfice sera très vite apparent", a-t-elle ajouté.
De son côté, l'agence sanitaire Santé publique France a annoncé la mise en place d'"indicateurs de suivi" pour évaluer la proportion de personnes vaccinées et l'efficacité du vaccin.