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Gisèle doit euthanasier Chipie, son cocker de 12 ans, à cause d'un épillet: "Prendre la décision de devoir la laisser partir, ça a été très dur"

Gisèle a vécu une expérience très difficile avec son cocker de 12 ans. Jusqu'à il y a peu, Chipie était son compagnon au quotidien. Au cours d'une promenade, des épillets ont gravement blessé l'animal. Face à la souffrance de son chien et l'absence de solution, la quadragénaire a dû prendre une décision radicale. Gisèle a appuyé sur notre bouton orange Alertez-nous pour prévenir les autres propriétaires sur le risque lié aux épillets en été : "On les sous-estime, mais ça peut tuer".

Gisèle, 49 ans, nous confie être "traumatisée". À chaque fois que la Molenbeekoise sort de chez elle et voit des épillets sur le sol, son ventre se noue : "C’est devenu presque une obsession, ou une phobie". Ces petits épis ont récemment bouleversé la vie de notre témoin.

Car le quotidien de Gisèle est rythmé par son travail et ses visites chez sa maman touchée par des problèmes de santé. Jusqu'à il y a peu, un autre petit plaisir venait s'ajouter à ses journées : les promenades avec son cocker de 12 ans. Gisèle habitait seule avec Chipie et menait une vie paisible. "On passait devant des maisons, on allait dans des plaines, dans les hautes herbes. C’est plus chouette de le promener dans des petites parcelles de nature même si on est en ville", indique-t-elle.

Gisèle avait déjà eu affaire à des épillets, ces petites herbes sèches qui s'accrochent facilement aux poilds des animaux. "Il y en a quand même pas mal et je n’ai pas l’impression qu’ils déblayent quoi que ce soit. Ils ne tondent rien, il y en a partout et ça devient dangereux." Pour elle, son quartier devient alors un véritable terrain miné. Car les épillets peuvent être dangereux pour les animaux de compagnie. "La première fois que Chipie en a eu, c’était à l’oreille et c’est rentré dans le conduit auditif. J’ai dû aller chez le vétérinaire et on a dû l’anesthésier. On a dû lui retirer les épillets un par un. C’était assez lourd comme intervention." Depuis cette expérience, Gisèle s’est promis d’éviter les endroits à risque.

Ça lui avait formé un abcès et elle a dû prendre des antibiotiques

Pourtant, il y a un mois, Chipie est encore une fois prise au piège : "On était vraiment dans un endroit qui me paraissait sûr. Mais c’est difficile de suivre son chien à la trace. On ne peut pas le bloquer constamment. Ça s’est encore une fois mis dans son oreille." Même schéma, Gisèle repart chez le vétérinaire en urgence. Mais cette fois-ci, tout ne se passe pas comme prévu : "Ils n’arrivaient pas à l’anesthésier. Elle hurlait, c’était très difficile à voir. Ils ont fini par lui enlever deux épillets dans l’oreille. Elle en avait aussi aux pattes avant. Ça lui avait formé un abcès et elle a dû prendre des antibiotiques. À partir d’un moment, c’était systématique, ça n’arrêtait pas."

Après cette nouvelle expérience difficile, Gisèle vit son quotidien la peur au ventre. "Il y a un moment où je n’ai même plus voulu sortir. J’en avais à ce moment-là pour plus de 900 euros de frais de vétérinaire ! J’attendais aussi qu’elle se remette de ce qu’elle avait enduré. Elle avait l’air faible, sa patte s’était infectée, elle pleurait. C’était insoutenable et c’était vraiment une horreur de devoir assister à ça parce qu’on savait qu’il n’y avait plus rien à faire. Elle était vieille et ne se remettait pas comme avant de ses blessures.", confie-t-elle.

Prendre la décision de devoir la laisser partir, ça a été très dur

Les jours passent, et les cris de douleur de Chipie continuent à résonner dans l’appartement. C’est le cœur lourd, et le ventre noué, que Giselle prend alors une décision radicale pour mettre fin aux souffrances de son chien : "On a dû l’euthanasier parce que ça devenait quasi impossible à supporter pour elle. Chipie était sous antibiotiques, sous anti-inflammatoires. Ses pattes étaient complétement ouvertes, elle avait des plaies de partout. Prendre la décision de devoir la laisser partir, ça a été très dur." 

Gisèle n’arrive toujours pas à accepter ce départ brutal : "Je ne suis vraiment pas bien. J’essaie de vous parler sans pleurer, mais j’ai les yeux gonflés. J’ai des larmes qui coulent toutes seules. Ça fait un grand vide. C’est un petit bout de vie qui part. Elle égayait mes journées. Depuis que ma fille est partie à l’étranger, je vivais seule avec elle. C’était mon petit réconfort quand je rentrais du travail." Entre la colère, et la tristesse, Gisèle témoigne avant tout pour sensibiliser les autres propriétaires de chiens : "J’ai voulu témoigner pour surtout alerter les gens sur le danger des épillets. On les sous-estime, mais ça peut tuer. Et surtout les animaux les plus fragiles. Ça pourrait arriver à n’importe quel autre chien. C’est tellement bête. J’ai perdu mon chien juste à cause de ça."

Une perte soudaine, qui pèse lourd sur la conscience de Gisèle : "Je me dis que j’aurais pu l’emmener dans un bois ou en forêt pour se promener. Mais je travaille en milieu hospitalier. Quand je rentre, il est 22 h. Je me vois mal aller au bois en pleine nuit. Je suis presque obligée de la promener. C’est insupportable de me dire que j’ai payé aussi cher ce choix-là."

Épillets : les bons gestes à adopter

D’après John Smets, vétérinaire, il faut rester vigilant après toutes les sorties en extérieur : "Il est important de vérifier le pelage de votre animal après chaque promenade pour voir si un épillet ne s’y est pas glissé. Un bon toilettage et un contrôle fin, c’est déjà une bonne combinaison. Et si le pelage est trop épais, alors il faudra penser à tondre l’animal." L’autre point important, est de bien choisir son lieu de promenade : "Il faut vraiment éviter les zones à risque comme les champs avec des graminées ou des hautes herbes et surtout rester sur les sentiers." Pour Gisèle, les communes ont leur part de responsabilité : "Quand c’est la saison des épillets, il faut absolument que les communes tondent les endroits où il y en a et qu’ils prennent ça au sérieux".

Et pour cause, la quinquagénaire a tout tenté, avant de devoir prendre la lourde décision d’euthanasier Chipie : "Je ne sais pas ce que j’aurai pu faire d’autres. À un moment, à chaque fois qu’on rentrait, je prenais une bassine où je lui mettais ses pattes pour les laver. Mais les épillets sont tellement fins qu’ils se faufilent partout. C’est comme des petites aiguilles sèches. J’avais pris rendez-vous avec la vétérinaire pour la tondre au poil prêt, très court. Mais c’était déjà trop tard."

Quels sont les symptômes ?

John Smets indique que les symptômes peuvent être multiples : "Cela dépend avant tout de l’endroit où est situé l’épillet. S'il est dans l'œil, vous remarquerez que votre chien a les yeux larmoyants et rouges. S'il est dans le nez, alors il éternuera. Il peut se glisser partout, c'est ça qui est dangereux : dans le nez, dans les oreilles, dans l’orifice génital, ou encore directement transpercer la peau et rentrer dedans. Il n’est pas impossible qu’il y ait aussi une migration dans tout le corps. Et là, ça devient tout de suite plus grave. C'est pour ça qu'il faut bien les enlever."

Mais parfois, les épillets sont difficiles à localiser : "S'ils rentrent dans le corps, il faut faire un scanner pour essayer de les trouver", ajoute le vétérinaire. Concernant le cas de Chipie, John Smets tient à être rassurant et estime que ce genre de situation reste assez rare : "On a des animaux qui viennent toutes les semaines à cause des épillets. Il n'y a presque jamais de complications. L'épillet est enlevé et on prescrit un anti-inflammatoire et un antibiotique en plus."

Quant à Gisèle, c'est le début d'une longue reconstruction : "Je n’avais que Chipie, et je n’oserai pas prendre un autre chien tant que j’habite ici. J’en suis arrivée à un point où je suis traumatisée. À chaque fois que je vois des épillets, ça me fait penser à la perte de mon chien et mon ventre se noue."

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Commentaires

2 commentaires

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  • Hyper dangereux pour les chiens l'épillet. J'ai failli en perdre un moi-même à cause de cet épis qui s'était planté au fond de son palais. Conseil: surveiller votre pelouse et l'éradiquer en l'arrachant en cas de présence.

    Jean-Luc Rolland
     Répondre
  • Je cicatrice trés mal j'ai soigné mon chien en nettoyant la plaie avec une préparation à base d'huile essentielle de giroflier, et avec une pince enlever cette graine de fausse avoine, mon chien lêcher l'endroit et au lieu de l'enlever s'enfoncer dans la patte . Je m'en suis aperçu qu'il se léchait voire se mordiller ...

    Jean CARLIER
     Répondre