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Lamyae cherche un nouvel appartement et est CHOQUÉE par la demande des propriétaires: "J'étais furieuse"

Lamyae et son fils Kenzo, de 17 ans, se trouvent dans une situation délicate. Leur loyer est passé de 850 à 910 euros, un montant hors budget. 

Pas d’autre choix : la petite famille se met à la recherche d’un nouvel appartement, mais la tâche est dure. "C’est un stress. On ne trouve quasi plus rien, les loyers sont très chers. C’est très difficile. Des fois, on se heurte à des murs parce qu’on a l’impression que les couples ont plus de facilités que les parents seuls", nous confie Lamyae. 

Le principal obstacle rencontré est une demande des bailleurs : avoir un salaire au moins trois fois supérieur au prix du loyer. "J’ai reçu une réponse qui disait que mes revenus n’étaient pas assez élevés pour payer l’appartement. Vous devez gagner trois fois le prix du loyer. Donc si vous payez 800 euros, vous devez gagner 2.400 euros. Mais tout le monde ne gagne pas 2.400. J’étais furieuse. Si tout le monde gagnait ça, on pourrait envisager d’acheter", s’indigne la mère de famille. 

"Si on applique la règle, mon loyer devrait être de 600-650 euros maximum et ce n’est pas possible de trouver des logements à ce prix-là à part des taudis", s’offusque-t-elle. De fait, un autre élément vient plomber les recherches de Lamyae : l'inflation. Entre 2018 et 2022, le prix de l'immobilier a augmenté de 9,4 % à Bruxelles et de 12 % en Wallonie. 

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Cette demande des propriétaires, bien qu’elle ne fasse pas les affaires de Lamyae et de son fils, est tout à fait légale. "Ce que la loi interdit, c’est de discriminer sur base de certains motifs. Par exemple, les préférences sexuelles, les croyances religieuses, etc. Par contre, dans d’autres cas de figure, on peut discriminer. Par exemple sur base des revenus, si on a une motivation. Ici, la motivation peut être de limiter le risque d’impayés", détaille la porte-parole de Test-Achat, Julie Frère. 

"Le bailleur a le droit d’exiger un certain revenu de la part du locataire à partir du moment où on reste dans des proportions raisonnables. Trois fois le prix du loyer, ça peut être considéré comme raisonnable à partir du moment où on conseille que le loyer ne dépasse pas un tiers du salaire", ajoute-t-elle. 

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Dès lors, l’association des consommateurs recommande une règle générale pour toute personne souhaitant louer un logement : Le montant du loyer ne doit pas dépasser un tiers de son salaire. "Parce qu’on doit faire face à toute une série d’autres dépenses : dépenses énergétiques, dépenses alimentaires, dépenses de santé et aussi savoir faire face à un éventuel imprévu. Donc il faut retenir cette règle : le loyer, ça reste un tiers du salaire".

Faire des concessions

"C’est assez courant [de demander une fiche de paie 3x plus élevée que le loyer] et ça dépend de qui on a affaire", confirme Kim Ruysen, directeur de l’agence immobilière Trévi. "Quand on est avec des institutions, elles vont plutôt se baser sur des critères rationnels et ils vont demander d’avoir un revenu qui est égal à trois fois le prix du loyer. Ceci pour une raison très simple : ils ont peur des locataires qui ne peuvent pas payer à la fin du mois."

Mais une autre raison peut pousser les bailleurs à imposer ce ratio à leurs locataires. "Il y a aussi des gens qui ont pris des assurances contre les loyers impayés et pour y souscrire, les assurances exigent ce critère du salaire trois fois plus élevé", rapporte encore Kim Ruysen.

"Il y a un marché pour tout le monde, mais il faut parfois faire des concessions", ajoute l’expert qui donne un précieux conseil aux personnes qui cherchent un logement : "Ils doivent bien établir leurs critères (savoir ce qu’ils cherchent, pour quel prix et où), voir si c’est réaliste ou pas et puis, quand ils se décident, d’y aller vite et ne pas réfléchir pendant trop longtemps parce que les biens partent très vite".

Souvent, un bien mis en location part dans la semaine, voir dans la journée. Trouver un appartement s’apparente parfois, comme le dit Lamyae, à "un parcours du combattant". 
 

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Commentaires

2 commentaires

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  • Et cela n'a fait que commencer! bcp de personnes vont se retrouver à la rue ou seront obliger de travailler plus pour au final savoir payer son loyer ne pas voir sa famille et être flingué au contributions

    Daphne Evlard
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  • Sans parler du racisme comme un de mes amis l'a vécu! Il est algérien et il ne compte pas le nombre de portes qui lui ont été fermée à cause de ses origines.

    Hélène Mommer
     Répondre