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Alexandre et Michel ont tous deux été abusés sexuellement par un même prêtre. Des années plus tard, la souffrance demeure, d'autant plus que le curé est toujours en liberté. Ils espèrent qu'il sera jugé un jour par la justice, et non pas par l'église.
Alexandre a 47 ans. À 11 ans, il était enfant de cœur à Vaux-sous-Chèvremont. Il s'est retrouvé embarqué dans un voyage à Paris, seul avec un jeune prêtre. "Il n'y avait qu'une chambre et deux lits. Mais il y avait un fauteuil. Moi, je voulais dormir dans le fauteuil, je n'étais vraiment pas à l'aise, déjà à ce moment-là. C'est cette nuit-là que je me suis fait violer", témoigne Alexandre.
Après 10 ans de honte et de silence, Alexandre porte plainte, mais les faits sont prescrits. La plainte n'aboutit pas.
Début 2010, les dénonciations pour abus sexuels par des prêtres se multiplient. En 2013, une commission est mise en place. L'église s'engage à dédommager les victimes pour des faits établis mais prescrits pénalement.
4000€ pour un viol d'enfant... Pour moi, ça ne va pas
Alexandre reçoit alors 4000€, mais il dit avoir "regretté" : "J'ai voulu rembourser par plusieurs fois, parce que je ne suis pas un gigolo. Je ne me fais pas payer pour être violé", réagit-il aujourd'hui. "Surtout, 4000€ pour un viol d'enfant... Pour moi, ça ne va pas", ajoute-t-il.
Eric De Beukelaer, vicaire épiscopal au diocèse de Liège admet : "C'est dérisoire par rapport à ce qu'il a vécu, mais c'était le balisage qu'on faisait par rapport à une douleur et une souffrance que je comprends. Ce n'est pas l'argent qui peut l'assouvir, c'est quelque chose de très profond que ce monsieur vit".
D'autres victimes
Le prêtre qui a avoué les faits très tardivement,en 2020, a officié à Herstal, à Battice ou Amay. Il y a eu d'autres victimes, comme Michel.
Il mettait les mains là où il ne faut pas
Il a également été enfant de cœur. "On venait souvent, avec les copains, chez lui. Je devais m'asseoir sur ses genoux. On avait 10 ou 11 ans, c'est pas quelque chose qui doit se passer, ça me mettait un peu mal à l'aise", témoigne Michel. Il y a eu quelques attouchements, le prêtre lui a mis "les mains là où il ne faut pas", ajoute la victime.
Pour Michel et pour Alexandre, c'est la justice et non l'église, qui aurait dû intervenir.
Si j'apprends qu'il a refait du mal à un enfant... Alexandre et moi-même, on s'en voudrait
Le prêtre vit aujourd'hui dans une maison privée près de Banneux, où il lui arrive de célébrer une messe. "Imaginez que j'apprends que cette personne-là n'est pas écartée qu'elle refait du mal à un enfant... Alexandre et moi-même, on s'en voudrait. On se dit que c'est un peu de notre faute", confie Michel.
Après autant d'années, Alexandre en souffre encore beaucoup : "J'ai fait des séjours en hôpitaux psychiatriques. Je suis toujours suivi par une psychiatre en psychothérapie. Je prends des médicaments antidépresseurs, des anxiolitiques. Sinon dans ma vie... J'y pense tout le temps".
Michel n'a pas porté plainte, il a préféré tourner la page. Alexandre espère que d'autres victimes plus récentes que lui se manifestent et qu'un procès puisse peut-être se tenir.
....fin des années 50....dans le bw il y a eu un cas de curé aux mains baladeuses ...dans les slips des petits garçons ....on l'a retrouvé pendu dans un bois ....c'était pas un suicide de remords ....juste un père juste qui a agit !! ....! et bien agit !! c'est bizarre un suicidé avec des traces aux poignets ...le garde champêtre avait oublié ses lunettes cette fois là !!
paul leboulanger