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"Les miracles sont possibles": obligée de fermer sa boutique à Liège par manque de personnel, Sarah est sidérée par la réaction de la concurrence

Sarah est Liégeoise. Dans la ville qu'elle chérit tant, elle a lancé il y a deux ans un projet qui lui tenait particulièrement à cœur: une épicerie durable "En fait, c'est simple", dans laquelle elle met en avant des produits à la traçabilité la plus transparente possible et dont la production de déchets est réduite au maximum. "Mes produits sont choisis pour avoir l'impact climatique et humain le plus faible possible", nous explique-t-elle, après avoir contacté la rédaction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous. "Cette épicerie est un projet qui m'est venu pendant le covid, j'ai voulu tirer une leçon positive de ce qui était en train de se passer." 

Et ça marche. Dans ce milieu qu'elle ne connait absolument pas, Sarah rapidement fait sa place. Elle va chez le producteur choisir directement ce qu'elle placera dans ses étals, elle connaît bien ses clients, mais aussi ses concurrents avec lesquels il lui semble évident de travailler main dans la main. "Il existe une vraie solidarité entre nous, nous ne sommes pas là pour nous marcher dessus." 

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Parce que pour Sarah, la concurrence, n'en est pas vraiment; elle préfère parler de "commerce similaire", avec qui elle peut partager les commandes, partager les bons plans mais aussi se compléter par la diversité des produits proposés.

Les miracles sont possibles

Cette solidarité, symbole de l'éthique de son projet, a été une nouvelle fois été démontrée à sa grande surprise cette semaine. Sarah, qui emploie dans sa boutique durable un salarié et quelques flexijobeurs, a rencontré un souci de ressources humaines. Celle qui a toujours un travail à côté n'a pas pu remplacer le personnel qui lui manquait et ne pouvait pas ouvrir ce vendredi. "C'est quelque chose qui peut arriver, d'autant plus quand on gère une entreprise en ayant un autre boulot à 4/5ème à côté", écrit-elle sur la page Facebook de son magasin. Oui mais c'était sans compter sur l'aide qui lui a été spontanément proposée par son producteur de fruits et légumes, Kim, et Augustin, qui tient une autre boutique durable à Liège. Ces deux professionnels tiendront les rênes de "En fait, c'est simple", le temps d'une journée:

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Un coup de main inespéré dans ce petit coup dur. "Les miracles sont possibles", se réjouit Sarah. "C'est vraiment une autre vision de l'entrepreneuriat, et ce genre de réaction ne fait que me conforter dans la réalisation de ce beau projet, ça ne fait que confirmer que ma réflexion était la bonne. La solidarité dans ce milieu, ce ne sont pas que des mots, ça donne de l'espoir." 

Confiante et touchée, Sarah va donc laisser son bébé à Augustin (L'Épicerie d'Augustin à Liège et à Kim (le Fond des Pans à Deigné) le temps d'un jour. Dans un long message publié sur les réseaux sociaux, elle demande d'ailleurs à ses clients d'être "indulgents" pour cette journée d'ouverture qui ne sera pas ordinaire. "C'est la première fois qu'ils viennent, ils ne connaissent pas tout le fonctionnement, ni les caisses…" 

Une bonne nouvelle que la jeune entrepreneuse souhaitait partager, parce qu'il "n'y a pas que les travaux du tram à Liège"! "Oufti que j'aime ma ville", conclut-elle. Un message qui donne du baume au cœur.
 

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