Au Forem à Liège, nous rencontrons Otman, un demandeur d'emploi. "Je cherche en tant qu'agent de propreté. Il faut postuler, montrer sa motivation et normalement ça pourrait se faire", dit-il. Otman attend depuis 7 mois. Et pourtant, il dit être soutenu au Forem. Mais pour l'instant, aucune réponse. La faute? "Le covid", selon lui. "Le covid a ralenti les choses", développe Otman.
En Wallonie, il y a aujourd'hui 200.000 demandeurs d'emploi pour environ 40.000 postes vacants. Alors comment expliquer cette attente? Mais aussi, ce décalage entre l'offre et la demande? Isabelle, formatrice au Forem, nous livre l'une des nombreuses raisons: "C'est d'abord les problèmes de mobilité notamment les gens qui n'ont pas le permis de conduire. Il y a beaucoup d'endroits où on demande le permis donc ça c'est un des freins", explique-t-elle.
Des formations pour les demandeurs d'emploi
En Wallonie, 45% des demandeurs d'emploi n'ont pas de permis de conduire. Et 50% d'entre eux n'ont pas fini leurs études secondaires. Enfin, les compétences réclamées par l'employeur sont parfois trop élevées. Pour y remédier, des formations existent, comme dans ce laboratoire de biotechnologie, situé à Sart-Tilman en province liégeoise. Un secteur en pénurie. Pourtant, ici aussi, il y a un grand décalage entre l'offre et la demande.
"C'est le salaire qui est important pour moi. Et normalement, pour notre travail, ça doit commencer à partir de 2.500 euros", explique Morteza, demandeur d'emploi en formation. "Il faut que l'employeur donne du sien donc par exemple proposer des formations, un suivi continu, un salaire intéressant aussi et des conditions intéressantes", ajoute Jordan.
Des exigences plus spécifiques qu'avant
Nos exigences envers l'employeur auraient donc évolué au fil des années. L'Union wallonne des entreprises (UWE) confirme mais déplore aussi des dysfonctionnements dans l'accompagnement des chômeurs. "Il faut dire évidemment que le Forem n'est pas responsable de tout. Il y a aussi la volonté du collaborateur d'aller à l'emploi et de ne pas dire quand on lui propose un emploi 'je ne suis pas assez payé', 'c'est trop loin', 'c'est pénible', etc. On constate quand même aujourd'hui qu'il y a des personnes qui n'en cherchent pas réellement un", explique Olivier de Wasseige, administrateur délégué de l'UWE.
La crise du coronavirus a elle aussi entraîné une diminution des contrôles qui ont désormais repris. Le Forem rappelle les deux grands secteurs en pénurie: la construction, et l'horeca.
