Accueil Actu

Xavier Dupont de Ligonnès vivant? Ce témoignage qui pourrait bouleverser l'enquête sur sa disparition

Xavier Dupont de Ligonnès est-il mort ou vivant? 11 ans plus tard, une nouvelle piste s'est présentée aux enquêteurs. L'homme, soupçonné d'avoir tué sa femme et ses 4 enfants, aurait été aperçu aux Etats-Unis a révélé le Soir Mag ce mercredi 13 juillet. Les révélations d'une ancienne voisine pourrait relancer l'enquête, qui stagne. 

Le Soir Mag indique que la juge d'instruction en charge du dossier n'a pas encore confirmé l'existence du élément.

Aperçu en Californie? 

Son ancienne propriétaire, épouse du couple de notaires surnommés "les D.", l’aurait vu en Californie. Les faits se passent en 2015, alors qu'ils rendent visite à leur fils "employé d'une multinationale dans la Silicon Valley" à San Francisco, "ils déambulent dans le quartier français, enclave historique du centre-ville franciscanais", rapporte le Soir Mag. 

"Catherine, la femme, entre dans une boutique alimentaire quand un individu la bouscule".  L'ancienne propriétaire alors effectivement fait face à un homme vêtu d'une "chemise ajustée et barbe impeccablement rasée". 

Catherine persuadée d'avoir reconnu son locataire d'antan, l'aurait ainsi "immédiatement reconnu Xavier Dupont de Ligonnès et prononcé, à haute voix, son prénom". Ce dernier aurait alors "écarquillé les yeux avant de faire demi-tour au pas de course".
Cet homme aurait-il pris la fuite s'il ne s'agissait pas de lui? Pour Bruno de Stabenrath, ami d'enfance de Xavier Dupont de Ligonnès, "il faut rester logique". "Si ça n'avait pas été Xavier, il aurait simplement répondu : 'Bonjour madame'".

Les "D" n'ont pas prévenu la police tout de suite, mais "l'information se serait diffusée en dehors du cercle familial il y a six mois environ" selon le Soir Mag. Et pour Bruno de Stabenrath, c'est forcément la vérité qui se cache derrière ce récit. "Ce sont des gens un peu austères. Ils n'auraient jamais inventé une histoire pareille. Catherine D. est vraiment tombée sur Xavier en 2015".

Une ombre se dessine pourtant au tableau de ce nouvel élément qui pourrait faire avancer une des enquêtes les plus suivie de sa décennie: Catherine D. est décédée. Et son mari ne suffirait plus à témoigner.  "Peut-être que son mari va minimiser l'affaire, alors que son épouse était absolument formelle", note Bruno de Stabenrath. Pour l'heure, la justice n'a pas confirmé ce nouvel élément.

Le mystère toujours entier

11 ans après la découverte des corps de sa femme et de ses quatre enfants enterrés sous la terrasse de leur maison, le mystère reste entier autour de la "tuerie de Nantes", considérée comme l'une des grandes énigmes criminelles de ces dernières années. Avril 2011. Un couple et leurs enfants âgés de 13 à 21 ans n'ont plus donné de signes de vie depuis plusieurs jours lorsque le parquet ouvre une enquête pour disparition inquiétante.

Puis l'horreur apparaît sous les yeux des enquêteurs qui trouvent, enroulés dans des draps et recouverts de chaux, les corps de Benoît, Anne, Thomas, Arthur et Agnès, abattus avec chacun au moins deux balles tirées en pleine tête. Les autopsies révéleront qu'ils ont été victimes d'une "exécution méthodique", selon les mots du procureur de la République de Nantes à l'époque, Xavier Ronsin.

C'est dans le Var que "XDDL" a été vu pour la dernière fois le 15 avril 2011, s'éloignant du Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens à pied avec un sac sur le dos.

"Des moyens judiciaires considérables ont été déployés et rien n'a été négligé dans la limite du possible puisqu'évidemment chaque centimètre carré de terrain n'a pas pu être étudié dans les montagnes, grottes et recoins proches" de l'hôtel, explique à l'AFP M. Ronsin.

Depuis, plus rien. S'est-il suicidé? A-t-il entamé une cavale qui dure depuis maintenant dix ans? Ces questions restent sans réponses et ont déclenché une fascination pour l'affaire, qui dépasse les frontières de l'Hexagone.

"Les hypothèses les plus variées prospèrent et tout un chacun projette ses fantasmes ou ses émotions sur un scénario dont le dénouement n'est pas encore connu", souligne Xavier Ronsin, qui se souvient de signalements où le suspect a été vu "dans les lieux les plus improbables".

"Un environnement familial presque banal"


En une décennie, cet homme né à Versailles en 1961, a été "vu" à d'innombrables reprises et les enquêteurs ont pu croire qu'ils étaient sur la bonne piste, lorsque des ossements ont été découverts en 2015 près de Fréjus, puis quand des fidèles d'un monastère varois ont signalé fin 2017 la présence d'un moine ressemblant au père de famille.

Mais les ossements n'étaient pas les siens et le moine n'était pas Xavier Dupont de Ligonnès.

L'ADN a aussi prouvé qu'un retraité français, arrêté sur la base d'une "dénonciation anonyme" à l'aéroport de Glasgow en octobre 2019, n'était pas non plus le suspect du quintuple assassinat.

Si l'on ne sait pas où il se trouve, le temps a, en revanche, permis de fouiller les moindres recoins du passé d'un homme criblé de dettes, catholique pratiquant et issu de la vieille noblesse.

Xavier Ronsin relève que les six habitants du 55, Boulevard Robert Schuman formaient une famille "classique" et "insérée", et évoque "un environnement familial presque banal, classique, de classe moyenne française".

Les caractéristiques d'une telle affaire font aussi que chacun peut se retrouver dans la position "d'épier son voisin de train, de bar, de lieu de séjour afin de démasquer celui qui a disparu", relève-t-il.

Les documentaires ont été nombreux et le succès de l'enquête de Society parue en août 2020 montre que le mystère XDDL continue de fasciner.

A chaque fois, son entourage est évoqué et notamment sa mère Geneviève et sa soeur Christine, qui animent un groupe de prières "Philadelphie", d'inspiration catholique traditionaliste, soupçonné de dérives sectaires. Une enquête préliminaire a été ouverte pour "abus de faiblesse" en 2019 et elle est toujours en cours, selon le parquet de Versailles.

Autre thème récurrent: l'intérêt de XDDL pour les États-Unis, où il affirme avoir été exfiltré dans un courrier reçu par plusieurs proches début avril 2011.

Ce courrier et tous les éléments connus de son agenda, comme lorsqu'il demande à son fils Thomas, étudiant à Angers, de prendre le train pour revenir à Nantes le 5 avril 2011, ont été passés au peigne fin, sans permettre d'expliquer le mobile des crimes.

Les enquêteurs estiment qu'Agnès, Benoît, Anne et Arthur ont été tués dans le nuit du 3 au 4 avril, et Thomas probablement le 5 avril 2011.

À lire aussi

Sélectionné pour vous