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La violence des jeunes tend à prendre de l'ampleur en Belgique. Le nombre de plaintes déposées auprès de la justice pour coups et blessures volontaires portés par des enfants envers les parents augmente sensiblement. A Bruxelles, les chiffres sont en nette augmentation.
La maltraitance des enfants est une réalité qui est souvent décriée. Mais un autre phénomène de société tout aussi interpellant prend de l'ampleur dans notre pays: les parents battus. Depuis ces dix dernières années, le nombre de plaintes déposées dans la région de Bruxelles a plus que doublé. L’année dernière, 177 plaintes ont été déposées pour coups et blessures volontaires. En 2000, on comptait 57 dossiers. "Nous recevons assez régulièrement des coups de téléphone de parents complètement désemparés parce qu’ils ont été victimes ou parce qu’ils sont victimes de violence ou parce qu’ils connaissent un voisin victime de violence de la part de leurs enfants", a indiqué Bernard Demuysère, directeur de l’école des parents et des éducateurs.
Les mères célibataires les plus touchées
Il peut s’agir de violence physique, verbale mais aussi financière ou matérielle. Les jeunes volent leurs parents ou leur font des menaces. Dans sept cas sur dix, ce sont les mères, surtout les isolées et relativement âgées, qui sont les victimes. En revanche, l’enfant violent n’a pas de profil type. "Cela peut déjà commencer vers 12-14 ans, c’est-à-dire assez tôt en réalité. Ce sont des personnes qui pourraient avoir comme caractéristique de se situer dans un environnement familial relativement isolé. Ce sont souvent des jeunes pris dans des activités sociales illicites", a affirmé Bernard Demuysère.
Une sorte de punition
Tous les niveaux sociaux sont concernés par ce phénomène. Et les explications sont multiples: divorce difficile, frustration liée à la société, etc. Les jeunes se trouvent dans une forme de dépendance qui psychologiquement pour eux n’est pas toujours facile à supporter. D’une certaine façon, la violence qu’ils infligent à leurs parents est une sorte de punition. Ils veulent leur faire payer la situation douloureuse qu’ils vivent.