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Pour les Poppys "non, non, rien n'a changé"

Pour la justice, Universal n'a pas floué les Poppys. Six anciens Poppys, ces enfants-chanteurs qui trônèrent en tête du hit-parade au début des années 70, se sont vu infliger mercredi un nouveau revers dans le combat judiciaire qu'ils mènent depuis 13 ans contre Universal Music France, à qui ils réclamaient plus d'un million d'euros.

Pour la cour d'appel de Paris, qui a confirmé mercredi un jugement de 2008, Universal n'a pas commis de "manquement à ses obligations contractuelles". En 1970, Bruno Polius-Victoire, Thierry et Philippe Sellier, Harry Trowbridge, Philippe et Gabriel Képeklian, alors membres de la chorale des Petits chanteurs d'Asnières, sont choisis par Jean Amoureux pour intégrer un tout nouveau groupe au destin prometteur: les Poppys, constitués d'une vingtaine d'enfants de neuf à 14 ans. Durant trois ans, les Poppys écoulent plus de cinq millions de vinyles et obtiennent deux disques d'or pour leur tube: "Non, non, rien n'a changé".

Lésés financièrement?

Mais à la fin des années 1990, estimant avoir été lésés financièrement, ils attaquent Universal en justice. Au pénal, la plainte pour escroquerie et abus de confiance se conclut par un non-lieu dès 2001, confirmé en 2002. Au civil, en revanche, le dossier continue à prospérer. L'avocat des anciens Poppys, Maître Olivier Bahougne, tente de faire reconnaître qu'Universal "aurait dû s'assurer que les enfants alors mineurs allaient percevoir des droits". Mais, en janvier 2008, le tribunal de grande instance de Paris les déboute. Condamnés à payer d'importants frais de justice, deux d'entre eux abandonnent la partie. Les six autres font appel.

Mercredi, la cour d'appel a considéré que Jean Amoureux, mort en septembre à l'âge de 84 ans, avait "qualité pour signer les contrats" de 1970 et 1976, par lesquels il cédait à Barclay, devenu Universal, les droits sur les enregistrements moyennant une compensation financière. Mais plus encore, selon l'arrêt, Jean Amoureux a alors "agi en parfait accord avec les membres du groupe" et leurs parents. En effet, l'activité du groupe était "dénuée de toute vocation lucrative" et les parents opposés à toute forme de rémunération.

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