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Deux frères débarqués par Ryanair avant le décollage de l'avion Fès-Charleroi: les sièges 19A et 19B en cause

Selon Fayçal et Mohamed, leur éviction de l'appareil s'est produite parce qu'ils insistaient auprès d'une personne afin qu'elle libère deux places qui revenaient à leur soeur et sa fille. La compagnie aérienne dément cette affirmation. Pour rappel, un commandant de bord a toute autorité dans son avion et peut décider de l'expulsion de passagers qu'il juge dangereux pour la sécurité du vol.

Le 10 avril dernier, trois passagers d'un vol Ryanair reliant Fès au Maroc à Charleroi ont été débarqués avant le décollage. "L'équipage a demandé une assistance policière après que trois passagers sont devenus perturbateurs avant le départ du vol. La police a débarqué et détenu les trois personnes avant que l'avion ne parte", nous a expliqué le porte-parole de la compagnie aérienne low-cost, avant d'ajouter avec fermeté: "Nous ne tolérerons pas de comportement indiscipliné ou perturbateur à tout moment du vol et la sécurité et le confort de nos clients, de notre équipage et de nos avions est notre priorité numéro un. Cette affaire relève maintenant de la police locale."

L'un des passagers évacués s'appelle Fayçal. Il nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour livrer sa version des faits. À la lecture de ces premiers mots, on comprend qu'elle ne sera pas exactement la même que celle de la compagnie aérienne: "Merci à Ryanair qui arnaque ces passagers et qui leur refuse le service qu'ils ont payé."


Les places 19A et 19B occupées

Fayçal et sa famille avaient célébré à Fès le mariage du frère, Mohamed. L'heure du retour avait sonné et tous montaient dans l'avion pour rentrer en Belgique. Parmi eux, Fedoua, la soeur âgée de 28 ans, avec sa fille de cinq ans et son bébé d'un an. La jeune maman avait payé un supplément de sept euros pour réserver deux places contigües, les 19A et 19B, et se trouver ainsi au côté de son aînée. Mais lorsqu'elle est parvenue à hauteur de la 19e rangée, elle a constaté avec embarras ce qu'instinctivement nous redoutons tous toujours un peu quand nous progressons dans l'allée: ses sièges étaient déjà occupés. Les voyageurs assis là ne comptaient pas bouger et, selon Fayçal, le personnel de bord n'aurait pas exigé qu'ils se lèvent, proposant plutôt que Fedoua et sa fille s'installent à des endroits encore disponibles mais dans des rangées distinctes.

Le commandant de bord décide de faire évacuer Fayçal, son frère et leur adversaire

"C'est absurde de laisser un enfant de 5 ans seul dans un avion alors que sa mère a payé pour que cela n'arrive pas", réagit Fayçal. Son frère Mohamed et lui-même ont insisté auprès des occupants des numéros 19A et 19B pour qu'ils cèdent leurs place à leur soeur et sa fille qui tenaient en main les billets sur lesquels étaient inscrits 19A et 19B. "Pendant tout ce temps, le personnel de bord est resté en spectateur. Ensuite, le ton est un peu monté car on ne voulait vraiment pas que la fille de ma soeur voyage toute seule", poursuit Fayçal.

S'il a "un peu" monté pour notre témoin, le ton a visiblement monté suffisamment pour que le commandant de bord intervienne. Celui-ci a tout pouvoir dans son appareil, dont celui de faire sortir des passagers s'il l'estime nécessaire. Fayçal, Mohamed et l'homme installé à la place de leur soeur ont été obligés de quitter l'appareil, sous escorte policière. "La réaction du commandant de bord était surprenante. Il nous a fait débarquer de l'avion sans donner de justification. Il a dit qu'on se battait mais ce n'est pas vrai. On tentait de régler le problème car l'équipage ne faisait rien pour nous aider", relate le trentenaire.

Ryanair dément: passagers "correctement répartis sur leurs sièges assignés"

L'avion pour Charleroi a donc décollé sans Fayçal et son frère Mohamed qui, rappelons-le, s'était marié quelques jours plus tôt. Dans l'avion étaient par contre restés les autres membres de la famille, dont Fedoua et sa fille, séparées de plusieurs rangées et choquées par ce qui venait de se produire. "Elles ont pleuré durant le vol car elles ont vu les agents nous faire descendre de l'avion. Elles étaient angoissées car elles ne savaient pas si on allait passer la nuit dans une cellule. Arrivée en Belgique, elles ont été rassurées lorsqu'elles nous ont eues en ligne. On leur a dit qu'on allait bien", raconte Fayçal.

La compagnie aérienne irlandaise dément qu'il y ait eu un problème avec les réservations de siège, affirmant que les clients concernés ont été "correctement répartis sur leurs sièges assignés".


Mohamed rate l'avion de son voyage de noces

La mésaventure ne s'est pas arrêtée là pour Mohamed, le jeune marié. Contraint de passer la nuit sur place, il a rejoint la Belgique par un autre vol, le lendemain avec son frère Fayçal. Trop tard pour prendre avec son épouse l'avion qui devait les emmener en Malaisie pour leur voyage de noces. Selon Fayçal, le couple a dû débourser 800 supplémentaires pour changer le jour de départ de leur lune de miel.

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