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Le vol MH17 avait été abattu avec 298 personnes à bord: 4 noms de suspects ont été dévoilés

L'équipe internationale conduite par les Pays-Bas, qui enquête sur le crash du vol MH17 abattu en 2014 au-dessus de l'est séparatiste de l'Ukraine par un missile russe, a donné mercredi les noms de quatre suspects, trois Russes et un Ukrainien.

Les enquêteurs ont identifié comme suspects les Russes Sergueï Doubinski, Igor Girkine et Oleg Poulatov ainsi que l'Ukrainien Leonid Karchenko. Tous les quatre sont poursuivis pour meurtre par le parquet néerlandais.

Le Russe Igor Guirkine a démenti mercredi toute implication des séparatistes dans la tragédie. "Tout ce que je peux dire, c'est que le Boeing n'a pas été abattu par les rebelles", a déclaré M. Guirkine, qui était l'un des chefs de guerre des séparatistes à l'époque du crash, cité par l'agence Interfax.

"Les noms seront donnés"

Les Pays-Bas et l'Australie, dont 38 ressortissants figuraient parmi les victimes, ont ouvertement accusé la Russie d'être responsable de la mort de leurs ressortissants après les révélations de la JIT. Pour la première fois, la responsabilité de cette catastrophe était ouvertement imputée à Moscou, qui a nié avec véhémence toute implication, rejetant la faute sur Kiev.

La semaine dernière, la JIT, composée d'enquêteurs d'Australie, de Belgique, de Malaisie, des Pays-Bas et d'Ukraine, avait fait les gros titres en annonçant qu'elle dévoilerait, lors d'une conférence de presse mercredi à 13H00 locales (11H00 GMT), les "derniers développements de l'enquête" sur le crash, sans donner plus de détails. Les enquêteurs informeront d'abord les familles des victimes puis donneront une conférence de presse pour dévoiler "les développements dans l'enquête".

La tragédie reste un sujet hautement sensible aux Pays-Bas, où le Premier ministre Mark Rutte n'a jamais caché que trouver les coupables et les traduire en justice étaient un de ses objectifs les plus importants à la tête du gouvernement.

Parallèlement, le groupe d'investigation journalistique Bellingcat a indiqué qu'il dévoilerait également de son côté mercredi le nom "des individus liés à la destruction du MH17", en précisant que ses investigations étaient "totalement indépendantes et distinctes de l'enquête" officielle.

"Nous espérons avoir des noms et fonctions de suspects", a déclaré auprès de l'AFP Piet Ploeg, président d'une association des familles et qui a perdu trois proches lors du crash. "C'est un pas très important vers un procès", a-t-il ajouté.

Le cas échéant, un procès se tiendra aux Pays-Bas. Les députés néerlandais ont ratifié en 2018 un accord signé avec l'Ukraine pour que soient engagées aux Pays-Bas les éventuelles poursuites judiciaires à l'encontre des responsables de la catastrophe. Il se pourrait toutefois que les suspects soient jugés par contumace, la Russie n'extradant pas ses ressortissants poursuivis à l'étranger.


Des conclusions "convaincantes et profondément troublantes"

Le crash du vol MH17 avait encore détérioré les relations entre la Russie et les pays occidentaux, déjà au plus bas après l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou en 2014 et le déclenchement du conflit dans l'est avec les séparatistes, que la Russie est accusée de soutenir, ce qu'elle nie.

Après les révélations des enquêteurs sur l'origine russe du missile, l'Union européenne et l'OTAN avaient exhorté Moscou à reconnaître sa "responsabilité". Les ministres du G7 avaient ensuite appelé en juillet la Russie à "reconnaître son rôle" dans cette affaire, déclarant que l'enquête avait conduit à des conclusions "convaincantes" et "profondément troublantes" sur son implication.

Les enquêteurs se sont engagés à étudier "avec soin" les affirmations de la Russie sur la catastrophe, tout en notant que des informations qu'elle avait précédemment fournies, telles que la présence sur les images radar d'un avion de combat ukrainien près de l'avion de Malaysia Airlines, s'étaient avérées "incorrectes".

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