Accueil Actu

Bras de fer entre le président du tribunal de première instance et la juge d'instruction Anne Gruwez à propos du film "Ni juge ni soumise"

Un bras de fer se tient actuellement entre le président du tribunal de première instance de Bruxelles Luc Hennart et la juge d'instruction Anne Gruwez. Celle-ci est l'héroïne du documentaire "Ni juge ni soumise" qui vient d'être nommé aux César en France. Luc Hennart empêche la juge de défendre publiquement ce documentaire. Pour les syndicats de la magistrature, il s’agit d’une atteinte à la liberté d'expression pour les syndicats de la magistrature.

Le documentaire "Ni juge ni soumise" porte sur le quotidien de la juge d’instruction Anne Gruwez. Son franc-parler et son langage cru sont à l’origine de son succès dès sa sortie en février. "Le titre parle de lui-même, puisque c’est 'NI juge, NI soumise'. Et bien oui, c’est pas juge, c’est Anne Gruwez, mais ce n’est pas juge", réagit Luc Hennart, le président du Tribunal de première instance de Bruxelles. Ce documentaire, il l’a visionné pour la toute première fois il y a quelques jours à peine. Il y a trois ans, il donnait son autorisation. Aujourd'hui, le résultat ne lui plait pas. "Les séquences ne sont qu’une succession de mises en valeur d’un certain comportement. Et ça, c’est quelque chose qui me dérange".

Du côté de deux réalisateurs belges et de la production, on a un point de vue très différent: "On est d’accord que c’est le quotidien d’une juge d’instruction qui est Anne Gruwez, qui n’est pas représentative de tous les autres juges d’instruction du tribunal de Bruxelles, mais il s’agit de son quotidien à elle en tant que juge d’instruction".

Depuis avril, Luc Hennart interdit sa collègue de s’exprimer sur le sujet. Il lui interdit aussi de se rendre aux Magritte et aux César, où le documentaire est nommé. "Un an après, interdire l’expression et l’apparition de madame Gruwez est totalement stérile et abusif, c’est abusif parce que c’est disproportionné, il fallait réagir il y a un an. Maintenant c’est trop tard, et donc évidemment qu’elle doit aller aux Magritte et aux César, je ne vois pas comment on pourrait l’en empêcher", estime Claire Battistoni, chargée de communication chez Artemis Productions.

La juge sera-t-elle présente pour chercher une éventuelle récompense ? Impossible de le dire, mais si oui, des sanctions pourraient être prises.

La bande-annonce du documentaire:

À lire aussi

Sélectionné pour vous