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Procès pour traitements dégradants, coups et blessures involontaires et attentats à la pudeur durant des bleusailles à Louvain-la-Neuve

Ce matin s'est ouvert devant le tribunal correctionnel de Nivelles le procès de 9 personnes
pour des dérives durant des activités de baptêmes estudiantins. Des préventions de traitements dégradants, de coups et blessures involontaires et d'attentats à la pudeur ont été retenues par le ministère public, qui a requis l'acquittement pour une prévention de viol.

Des fricandelles moutarde dans les fesses...

Les faits datent de 2017 et 2018 et on été commis au sein de la Maison des athlètes francophones (MAF), le cercle d'étudiants en kinésithérapie et éducation physique de l'UCLouvain. Il leur est reproché d'avoir uriné sur des bleus, des crachats dans la bouche des bleus, le fait de leur demander de manger du vomi et celui des autres, de se gifler avec du fumier ou de la mayonnaise, de transvaser de bouche en bouche le contenu d'une bouteille de vomi, de devoir ingurgiter des quantités importantes de pâtée pour chien ou d'asticots vivants. Ces pratiques ont entrainé des problèmes de santé pour plusieurs participants à ces baptêmes. Les faits d'attentats à la pudeur concernent notamment l'introduction entre les fesses des bleus de fricandelles avec de la moutarde. 

15 mois de prison avec sursis pour le président qui n'était même plus inscrit à l'UCLouvain

Une peine de 15 mois de prison avec un sursis probatoire a été requise à l'encontre du président de comité de baptême, concerné par une bonne partie des préventions. Le prévenu, qui encourt la peine la plus importante, n'était officiellement plus président du comité de baptême en 2018 et n'était plus inscrit à l'UCLouvain, mais il était présent lors de 70% des activités et il est considéré comme "président de fait" par le ministère public.

Des peines de travail de 200 heures ont été réclamées contre quatre responsables du comité, et de 120 heures de travail contre quatre autres prévenus.

Son avocat minimise la gravité des faits

Pour les avocats des prévenus, rien d'anormal ne s'est passé. "Il faut remettre les choses dans leur contexte. D'une part ce sont des étudiants qui boivent leur jeunesse, qui ont 18, 20 ans. Qui sont dans des activités de baptême étudiant, c'est-à-dire une activité qui est tout à fait tolérée et légale en Belgique, avec des activités qui, si peut-être certains comportements ne seraient pas acceptés dans la vie quotidienne, dans le cadre du consentement des participants, peuvent tout à fait être réalisées", a argumenté Me Olivier Cornez, l'avocat du président du comité de baptême de l'époque, au micro de RTLinfo.

Le "président" défend les baptêmes, certains prévenus auraient voulu changer les choses sans succès

À l'audience, le président "de fait" du comité a indiqué que l'ensemble des traditions du baptême "MAF" méritent d'être repensées mais il a défendu le baptême comme véhiculant des valeurs d'effort pour repousser les limites individuelles et de solidarité.

Lors de leur interrogatoire d'audience, certains prévenus membres du comité de la MAF ont affirmé avoir voulu faire changer les choses pour ce baptême considéré comme un des plus difficiles à Louvain-la-Neuve. Mais ils n'y sont pas parvenus comme ils le voulaient, le comité du cercle étant différent du comité de baptême.

Lors de son réquisitoire, le ministère public a précisé qu'il ne s'agissait pas de faire le procès des baptêmes étudiants, mais bien de celui d'un baptême étudiant humiliant au cours duquel les limites ont été dépassées.

Les avocats de la défense auront la parole le 6 décembre. Aucune partie civile ne s'est constituée.

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