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Dexia impliquée dans le scandale Panama Papers: "Inconcevable qu'une institution maintenue sur pied avec l'argent du contribuable soit mêlée"

Samedi matin, les réactions politiques n'ont pas tardé à la suite de l'annonce, par les médias belges impliqués dans la divulgation des "Panama Papers", de l'implication passée de Dexia dans la création de sociétés offshore via Experta Corporate & Trust Management, filiale de la Banque internationale à Luxembourg (BIL), qui elle-même appartenait au groupe Dexia de 1996 à 2011. Il est question d'une implication dans la création de plus de 1.600 sociétés offshore, selon Le Soir, De Tijd, Knack et MO*.

"Il est inconcevable qu'une institution financière qui a été maintenue sur pied avec de l'argent du contribuable se soit mêlée à une telle échelle, activement ou passivement, à de l'évasion fiscale", a réagi samedi le ministre des Finances, chargé de la Lutte contre la fraude fiscale, Johan Van Overtveldt. Il a communiqué ces propos après que la presse a divulgué que Dexia, via sa filiale luxembourgeoise Experta (de 1996 à 2011), a contribué à la création de plus de 1.600 sociétés offshore par le cabinet d'avocats Mossack Fonseca. "Une enquête doit être ouverte sur ces activités et les responsabilités qui y sont liées", a précisé Van Overtveldt, qui se dit "indigné".

"Même s'il s'agit de faits du passé, Écolo-Groen estime que toute la clarté doit être faite sur ces faits qui impliquent, rappelons-le, une banque dont une partie des administrateurs étaient nommés par les partis politiques traditionnels, via le holding communal, et dont la faillite pèse lourd sur notre économie", indique Ecolo dans un communiqué. Meyrem Almaci, présidente du parti Groen, évoque quant à elle le rôle de Dexia avec des mots particulièrement durs, parlant de faits "crapuleux et injustes".

L'idée que la banque, sauvée in extremis par l'Etat belge en 2008, ait par la suite pu poursuivre jusqu'à la revente de la BIL en 2012 des pratiques visant à permettre à ses clients d'éluder l'impôt, alors qu'elle-même avait bénéficié de "l'argent du contribuable", cristallise la colère des premiers à réagi

r. Selon Meyrem Almaci, la question se pose naturellement de savoir "si des Belges qui siégeaient au conseil d'administration de la BIL ou de Dexia, comme l'ex-premier Jean-Luc Dehaene (CD&V), Elio Di Rupo (PS), les anciens dirigeant de Dexia Axel Miller, Stefaan Decraene et François Narmon, étaient au courant de ces pratiques". "A l'époque, nous avons réclamé en vain la mise en place d'une commission d'enquête et avons dû nous contenter d'une simple commission spéciale. Celle-ci à été utile mais ne nous a pas permis d'aller au bout des choses, notamment en terme de responsabilités personnelles et politiques.

"Ces nouvelles révélations confirment qu'on est loin d'avoir envisagé tous les aspects des pratiques peu recommandables et peu prudentes de la banque", renchérit Georges Gilkinet (Ecolo), ex-membre de la commission Dexia, qui précise qu'il saisira la conférence des présidents de la Chambre sur le sujet. Le ministre des Finances Johan Van Overtveldt a déjà assuré samedi matin qu'une enquête devait être entamée à la suite de ces révélations. Dans les mêmes rangs (N-VA), le député Peter Dedecker a déclaré "ne pas être surpris" par celles-ci.

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