Accueil Actu

Françoise Dasnois avait disparu lors de vacances en Espagne en 2009: elle a été déclarée morte par la justice belge

Nous sommes le 12 juillet 2009. Françoise, son compagnon et leurs deux enfants se trouvent à Colungo, dans la province de Huesca dans les Pyrénées espagnoles. Originaire de Fosse-la-ville, la petite famille entreprend une randonnée en direction de la Portal De La Cunarda, un impressionnant et gigantesque arc de pierre naturel planté à la confluence de deux gorges.

Ce jour-là, le thermomètre affiche plus de 30°C. Le ciel est dégagé, pleinement ensoleillé. À mi-parcours, Françoise Dasnois décide de rebrousser chemin. Fatiguée et vraisemblablement usée par la météo, la mère de famille préfère s’arrêter. Son compagnon et leurs deux enfants continuent, quant à eux, leur promenade. "Ma sœur était à la traîne, elle a décidé de les attendre sans savoir combien de temps ça prendrait", rapporte Rachel Dasnois.

Mais Françoise n’est finalement jamais rentrée. Près de 11 ans plus tard, la mère de famille reste introuvable. Qu’est-il arrivé ce 12 juillet 2009 ? Comment expliquer que Françoise Dasnois n’ait jamais retrouvé son chemin ? S’est-elle perdue ? Blessée ? A-t-elle fait une mauvaise rencontre ? Est-ce une disparition volontaire ? Autant de questions que se posent sa sœur Rachel.

Un chien pisteur et deux hélicoptères

"Quand son compagnon et ses enfants sont revenus de leur balade, Françoise n’était pas au point de rendez-vous. Ils ont poursuivi leur chemin et arrivés au gîte, ils ne l’ont pas trouvée non plus", nous rapporte Rachel.

S’en suit alors un important déploiement policier, comme nous l’explique la Guardia Civil de la province de Huesca. "La garde civile de montagne a effectué un large déploiement avec plusieurs équipes de montagne. Elle a été aidée par un chien pisteur et deux hélicoptères. Le personnel du Parc naturel de la Sierra et des gorges de Guara a également effectué des recherches ainsi que des bénévoles de la ville de Colungo", nous expliquent les forces de l’ordre espagnoles. L’itinéraire suivi par la famille a été retracé par la gendarmerie tout comme les ravins situés à proximité. Mais cela n’a rien donné, nous confirme la Guardia Civil.

Ces recherches ont duré "de manière exhaustive" durant plusieurs semaines. En vain. La Guardia Civil nous explique que ce type de disparitions n’est pas rare dans la région. Des personnes égarées sont retrouvées par les équipes de secours mais ce n’est pas le cas de toutes. "Certaines n’ont pu être localisées", précisent les forces de l’ordre.

Aujourd’hui, Rachel cherche toujours à savoir ce qu’il a pu arriver à sa sœur, onze ans plus tôt. "J’ai consulté le dossier plusieurs fois. Je ne comprends pas ce qu’il a pu se passer. Si elle avait fait un malaise, on l’aurait retrouvée. A-t-on pu passer à côté de son corps à cause de la végétation ? L’enquête est restée au point mort", regrette-t-elle.

J’aimerais relancer l’enquête, que les policiers belges repartent en Espagne

Où en est l’enquête aujourd’hui ? Pour le savoir, nous nous tournons du côté du parquet de Namur. Françoise Dasnois étant originaire de Fosses-la-ville, c’est ce parquet qui a été en charge du dossier. On nous apprend que parallèlement aux recherches effectuées par les Espagnols, une enquête importante a été menée par la police judiciaire fédérale belge, sous la direction d’un juge d’instruction namurois. Des devoirs d’enquête ont également été menés en Espagne par voie de commission rogatoire internationale, nous renseigne Etienne Gaublomme, magistrat de presse du parquet de Namur.

Ces recherches n’ont malheureusement pas permis de retrouver Françoise Dasnois. Aucun indice n’a permis de considérer que cette disparition est d’origine criminelle. Le 25 janvier 2021, la chambre du conseil de Namur a dessaisi le juge d’instruction. En mai 2020, le tribunal de première instance de Namur a rendu une décision déclarant l’absence de Françoise Dasnois. Sur le plan juridique, la Belge est considérée comme décédée. Un choc pour Rachel qui continue à se battre pour connaître la vérité. "J’aimerais relancer l’enquête, que les policiers belges repartent en Espagne", nous explique-t-elle.

Sur le plan civil, si une personne n’a plus donné signe de vie depuis plus de trois mois et que l’on ignore si elle est en vie ou décédée, un juge peut constater la présomption d’absence, comme nous le détaille Etienne Gaublomme. Après un délai d’absence de plusieurs années, le tribunal civil peut constater une déclaration d’absence. La déclaration d’absence a les mêmes effets qu’un décès sur le plan administratif. Cela permet de débloquer toute une série de dossiers telles que la succession ou encore un remariage, nous éclaire le magistrat presse. Ce dernier insiste sur le fait que Rachel Dasnois, s’étant constituée partie civile dans le cadre de la disparition de sa sœur, elle a eu accès au dossier et a pu participer aux débats.

"Si de nouvelles pistes d’enquête devaient apparaître, cette enquête pourrait être relancée", souligne Etienne Gaublomme. Du côté de la police espagnole, on nous assure qu’ "aucun cas de disparition ne disparaît de la base des données". "Il reste toujours actif", nous résume-t-on.

À lire aussi

Sélectionné pour vous