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Un Bruxellois découvre toute sa famille égorgée en rentrant du travail, le tueur reste introuvable 6 ans après les faits: "C'est un vrai massacre"

Le procès du quadruple assassinat d'Etterbeek débutera mercredi devant la cour d'assises de Bruxelles, avec le tirage au sort des jurés. Alam Khorshed est accusé d'avoir tué la femme et les 3 enfants de son collègue, par jalousie. Un reportage d'Antoine Schuurwegen pour Bel RTL.

Le procès d'Alam Khorshed, un Bangladais âgé de 35 ans, débute mercredi à 14h00 par le tirage au sort des jurés, à la cour d'assises de Bruxelles. Cet homme est accusé d'avoir égorgé une femme et ses trois enfants à Etterbeek en 2012. Il sera jugé par défaut. Selon l'enquête, il serait au Bangladesh mais les autorités de ce pays n'ont répondu à aucune des demandes de commission rogatoire des autorités policières belges.

L'homme de 35 ans originaire du Bangladesh, est accusé d'avoir assassiné Rajvir Kaur, âgée de 30 ans, et ses trois garçons; Manraj Singh, âgé de 6 ans, Karmanvir Jasbir Singh, âgé de 5 ans, et Navjot Jasbir Singh, âgé de 2 ans et demi. C'est le mari de Rajvir Kaur et père des enfants, Singh Jasbir, qui avaient découvert leurs corps, au sein de leur domicile, rue Général Capiaumont à Etterbeek, le 28 septembre 2012 vers 20h50. Les victimes avaient été égorgées.


"C'est un vrai massacre"

"Les photos sont terribles. Le sang qu'on a retrouvé dans cet appartement est colossal. C'est un vrai massacre", a confié Christine Calewaert, l'avocate de l'homme qui a perdu sa famille. "Il a trouvé d'abord le corps de sa femme et de ses deux ainés et puis il a trouvé le corps de son petit garçon dans son berceau. Ensuite, il est sorti, il a appellé son employeur et a dit: j'ai tout perdu. Et effectivement, c'est un homme détruit", a ajouté l'avocate.

Après les faits, un millier de personnes avaient participé à une marche blanche à Bruxelles, aux côtés du mari et père des victimes, pour le soutenir dans son deuil. Les dépouilles avaient été rapatriées en Inde, d'où cette famille provient.Dans l'enquête, les soupçons se sont rapidement portés sur l'accusé, Alam Khorshed, un collègue de Singh Jasbir. Ce dernier, qui s'est constitué partie civile au procès, a raconté qu'Alam Korshed travaillait comme plongeur au restaurant Shake Hand à Woluwe-Saint-Pierre, où lui était cuisinier.

Il a précisé que cet homme lui en voulait car il n'arrivait pas à obtenir les papiers qui lui permettraient de rester en Belgique. Par ailleurs, l'enquête ADN a montré que l'empreinte génétique de l'accusé se trouvait sur le manche du couteau qui a servi aux crimes, découvert sur le lieu des faits.


"C'est une jalousie colossale"

Alam Korshed aurait aussi appelé l'un de ses voisins à Etterbeek, deux jours après les faits, pour lui demander si "les quatre sont morts". Une autre connaissance d'Alam Khorshed a également déclaré à la police que ce dernier l'avait appelé le 1er octobre 2012 et lui avait dit qu'il avait égorgé quatre personnes. Il se serait mis à rigoler lorsque son interlocuteur lui avait demandé pourquoi il les avait tuées.

Cet homme avait également déclaré aux policiers qu'Alam Khorshed était très préoccupé par l'obtention de ses papiers en Belgique et qu'il avait été en conflit avec un autre de ses collègues dans le milieu horeca à Bruxelles. Il pourrait avoir agi par jalousie. "C'est une jalousie colossale de sa réussite professionnelle. Du fait qu'il avait réussi à faire venir sa famille", a précisé Christine Calewaert. À la lecture du dossier, on découvre que l'accusé ne parvenait pas à obtenir un titre de séjour.


Il semble qu'Alam Khorshed ait quitté la Belgique

Etant donné que l'accusé avait déclaré par téléphone qu'il était au Bangladesh, la police a entamé une enquête sur base des numéros GSM qu'il utilisait. Il semble qu'Alam Khorshed ait quitté la Belgique le soir même des faits puis qu'il soit passé par la France et l'Italie avant d'atteindre le Bangladesh, plus précisément la province appelée Lakmipur. Une demande de commission rogatoire internationale a été envoyée par voie diplomatique aux autorités bangladaises le 4 avril 2012 mais aucune réponse n'y a été donnée. Un mandat d'arrêt international a aussi été décerné dès octobre 2012. De nombreux autres devoirs d'enquête ont été sollicités par le juge d'instruction auprès de ces autorités, sans succès. Selon le parquet, tout porte à croire que l'accusé est toujours réfugié au Bangladesh.

Le procès aura quand même lieu 6 ans après des faits d'une cruauté sans borne.

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