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Ismaël a été poignardé à mort par un collègue aux abattoirs d'Anderlecht: "Sa femme était dans un état innommable", se souvient sa sœur

Ismaël a été poignardé à mort par un de ces collègues, suite à une altercation. C'était il y a un 1 mois, aux abattoirs d'Anderlecht, en région bruxelloise. Aujourd'hui, l'auteur présumé, qui ne nie pas les faits, a pu quitter la prison, et bénéficier d'un bracelet électronique. La soeur de la victime ne comprend pas cette décision, qu’elle apprend dans la presse. Elle dénonce un manque total d’aide aux victimes.

C'était un samedi comme un autre : le 7 mai. Zakia fait ses courses en famille lorsqu'elle reçoit un appel qui la bouleverse à tout jamais. Sa belle-soeur, en larmes, lui annonce le décès de son frère : Ismaël. "Je ne vous explique pas l'état dans lequel j'étais pendant 20 minutes. Dans la voiture, ma nièce, la fille d'Ismaël, était avec moi. Elle a commencé à pleurer dans la voiture car je pense qu'elle avait compris. Nous sommes arrivées au domicile de mon frère à Vilvorde. Sa femme était dans un état innommable", se souvient Zakia.

Ismaël est boucher et travaille aux abattoirs d'Anderlecht le jour du drame. Une altercation éclate avec l'un de ses collègues. Les deux bouchers en viennent aux mains.
En l'espace de 3 secondes à peine, le suspect plante son couteau dans l'abdomen d'Ismaël. Le père de famille s'effondre.

Toute la scène est filmée par des caméras de surveillance. L'auteur présumé ne nie pas les faits. Et pourtant, il n'est plus en prison mais sous bracelet électronique. Zakia ne comprend pas cette décision, qu’elle apprend dans la presse. Elle dénonce un manque total d’aide aux victimes. "Même pas un mois après les faits. Je questionne la justice à ce niveau-là. Je ne porte aucun jugement, je veux juste avoir des réponses pour pouvoir expliquer aux petites, à son épouse et à ma maman", confie la sœur de la victime. 

Il est évidemment dévasté

À ce stade, l'auteur présumé est inculpé de meurtre. Son avocat nous précise qu'il n'est pas libre mais bien assigné à résidence. La décision a été prise par la Chambre du conseil pour plusieurs raisons. "Il y a le profil de mon client. C'est une personne qui n'a jamais eu un seul antécédent et jamais un seul problème avec la justice. Et puis, il y évidemment le début de l'enquête. La chance que l'on a dans le dossier est que tout a été filmé", indique Maître Sokol Vljahen. Avant d'ajouter: "Il est évidemment dévasté par la douleur qu'a pu ressentir la famille de la victime car c'est une personne avec laquelle il n'avait aucun problème". 

L'auteur présumé pourrait être libéré sous conditions selon les suites de l'enquête. Il risque pour l'instant une peine de 30 ans de prison pour meurtre. Mais ses avocats demandent de requalifier les faits en coups et blessures involontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner.

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