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La compagne du chanteur Arno dénonce une intervention musclée à Bruxelles: la police réagit

La police de Bruxelles-Ixelles estime "correcte" l'intervention policière dont a fait l'objet la compagne du chanteur Arno, Sophie Dewulf, sur base des éléments actuellement à sa disposition, a indiqué samedi un porte-parole de la zone de police. Il précise qu'en l'absence de nouveaux éléments portés à la connaissance de la police, la zone ne fera plus de commentaires sur ce contrôle.

La compagne du chanteur Arno dénonce un contrôle abusif et musclé

Sophie Dewulf, âgée de 40 ans et d'origine maroco-tunisienne, a déposé plainte vendredi pour "violences policières et racisme" auprès du procureur du Roi de Bruxelles, par l'intermédiaire de son avocat Alexis Deswaef. Elle dénonce un contrôle abusif et musclé qui a eu lieu à proximité de son domicile dans le centre de Bruxelles, dimanche dernier vers 15h15, en marge de la manifestation Black Lives Matter (BLM). Elle sortait son chien en pyjama quand des policiers lui ont fait remarquer que l'animal n'était pas tenu en laisse. Alors qu'elle faisait demi-tour pour rentrer, un policier lui a demandé ses papiers. Elle a proposé aux policiers de sonner à sa porte pour que son compagnon les descende, mais elle s'est retrouvée plaquée au mur et immobilisée. Le ton aurait changé à l'arrivée d'Arno, averti par la gérante d'un restaurant. "Sophie a pleuré sur le chemin du retour", raconte le chanteur. "Je n'ai pas compris pourquoi parce que les policiers ne m'ont rien dit à moi".

Je me demande ce qui aurait pu se passer si Arno n'était pas arrivé

 "C'est habituellement mon nom adoptif qui me sauve, mais là je n'avais pas ma carte d'identité sur moi", commente Sophie Dewulf. "Je me demande ici ce qui aurait pu se passer si Arno n'était pas arrivé. (...) Physiquement, ce n'est pas grave ce qui m'est arrivé - Moralement, oui, mais pas physiquement - mais je veux porter plainte. Non seulement pour moi, mais aussi au nom de ceux qui ont peur ou n'ont pas les moyens de le faire. Ce que je trouve terrible aujourd'hui, c'est qu'on devrait être rassuré à la vue d'un uniforme et qu'on en est arrivé à en avoir peur. Moi, quand je vois un policer, je tremble".

Alexis Deswaef défend que les conditions de l'usage de la force et de la fouille n'étaient pas réunies. "Les contrôles au faciès ont été taxés de fantasmes par des syndicats policiers alors que c'est une réalité sur le terrain".

Ce n’est pas la première fois 

Ce samedi, Sophie Dewulf s'est également exprimée à notre micro. "Je ne vais pas très bien. Ce n’est pas la première fois que je subis ce genre de contrôle musclé et d’humiliation verbale. Pour moi, c’était la fois de trop. Je suis encore choquée", confie-t-elle. "Ce genre de faits est régulier. La première fois j’avais 17 ans. J’étais avec un copain qui fumait une cigarette roulée. Les policiers sont arrivés et nous ont plaqués sur le mur. Ma tête a cogné les briques et j’ai saigné après m’être ouvert l’arcade sourcilière. Le policier a senti la cigarette et a dit 'ça va, c’est du tabac, et il l’a jetée'. C’était la première fois. (...) J’ai encore eu un contrôle pendant le confinement lors de l’enterrement d’un ami. J’ai eu un contrôle bien musclé, il y a deux ans. Si je vais à l’aéroport, si quelqu’un doit être fouillé, ça va être moi, toujours. Je le vis très mal. (...) Ou que ce soit, je pars avec un désavantage. On commence à me tutoyer et quand on voit ma carte d’identité, on me vouvoie. Je veux dénoncer un dysfonctionnement interne à la police. J’ai des amis formidables à la police, mais des policiers qui m’ont traité comme une criminelle, ça ne va pas."

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