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La FGTB ira en cassation: "Des jugements pareils rendus en Autriche et Lituanie infirmés devant la cour de justice européenne"

Un rassemblement de solidarité a eu lieu ce mardi à 12h00 sur la Place Saint-Lambert de Liège après la condamnation des 17 militants et dirigeants syndicalistes de la FGTB par la cour d'appel de Liège. Thierry Bodson, président de la FGTB qui figure parmi les condamnés, y a pris la parole. La FGTB annonce un recours en cassation et se dit déterminée à faire valoir ses droits devant la cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg.

Les 17 militants de la FGTB ont été condamnés à des peines allant de 15 jours à 1 mois avec sursis et à des amendes allant de 200 à 350 euros. Ils sont condamnés pour entrave méchante à la circulation. Le 19 octobre 2015, lors d'une journée de grève nationale entamée en réaction aux mesures du gouvernement Michel, environ 300 manifestants avaient bloqué le viaduc de Cheratte sur l'autoroute E40.

Sur les peines plus lourdes pour les organisateurs, "ça nous renforce dans notre analyse qu’il y a vraiment une volonté de faire peur demain dans le cadre d’une organisation de manifestation, d’action sur la voie publique, que ce soient les syndicalistes ou même les mouvements sociaux d’ailleurs", a expliqué Thierry Bodson au micro de Julien Modave et Marc Evrard pour RTL INFO. "Ça donne l’impression qu’on essaie de décourager demain que les actions syndicales ou des mouvements sociaux, les jeunes, la lutte contre le réchauffement climatique, ne puissent plus s’exprimer et occuper l’espace public comme c’était le cas auparavant. Nous allons aller à la cour de justice européenne parce que dans différents pays comme l’Autriche ou la Lituanie, des justement pareils rendus à un niveau national ont été infirmés devant la cour de justice européenne", a-t-il précisé.

Il dénonce un procès politique. "Nous avons pu démontrer que nous n'étions pas sur place au moment où la circulation a été arrêtée sur l'autoroute. Le jugement l'admet mais ce qu'il y a de grave, c'est que malgré ça, on dit que notre simple présence suffit à nous condamner et à considérer que nous avons entravé méchamment la circulation", a-t-il détaillé en direct dans le RTL INFO 13H.

Un frein à l'exercice de droits démocratiques

"C'est l'entrave méchante à la circulation qui est invoquée (l'article 406 du code pénal), tout comme pour le procès qui a condamné le président de la FGTB d'Anvers Bruno Verlaeckt en 2019. Dans les deux cas, les leaders syndicaux écopent des peines les plus lourdes, histoire de dissuader quiconque d'organiser la résistance sociale", analyse la FGTB.

Pour la FGTB, la décision de justice constitue une entrave méchante à la liberté d'expression, à la liberté de manifester et d'exercer le droit de grève. "Bref, cette décision est un frein à l'exercice de droits démocratiques. Pas uniquement pour les syndicats mais pour tous les mouvements de contestation", indiqué le communiqué de la FGTB.

"On est en train de faire évoluer l'article 406 du code pénal de manière très violente. Jusqu'ici pour être condamné il fallait être l'organisateur, l'instigateur. Maintenant ce n'est plus le cas", a ajouté M. Bodson.

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