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Le "meilleur électricien des plantations de cannabis" devant la justice: "Il faisait arriver le courant de manière totalement illégale"

Un homme considéré comme le meilleur électricien des plantations de cannabis est fixé sur son sort ce mercredi au tribunal correctionnel de Mons. Il avait réalisé un certain nombre de grosses installations électriques illégales pour des cultures de cannabis.

Pour produire du cannabis il est nécessaire d’avoir un important dispositif électrique notamment pour générer de la chaleur afin de permettre aux plantes de se développer. Il faut aussi éviter d’être repéré par Ores, le gestionnaire du réseau.

Depuis 6 ans, un électricien est devenu un spécialiste de la question. "Il était sollicité par des personnes qui voulaient faire des plantations de cannabis et lui allait directement se relier sur le réseau principal et faisait arriver l’électricité de manière totalement illégale dans des hangars ou des maisons. Le problème est qu’il en devient ipso facto co-auteur ou complice de la plantation de cannabis, même si lui n’a jamais touché de près ou de loin à ce cannabis", explique Frank Discepoli, avocat d’un prévenu dans le dossier et assistant en droit pénal et procédure pénale à l’ULB.

Des cueilleuses et des jardiniers

Ce type de structure criminelle travaille avec de nombreuses petites mains. A Charleroi, 22 personnes seront notamment jugées demain pour des plantations et parmi elles trois cueilleuses de cannabis d’origine bulgare. "Cela sert à couper les plantes une fois qu’elles arrivent à maturité et avant d’être commercialisées", indique Mevlut Turk, avocat d’un prévenu.

"Ce sont des personnes qui parfois sont désœuvrées et qui pour gagner un peu d’argent viennent travailler comme si elles venaient travailler pour une entreprise", précise Michaël Donatangelo, avocat d’un prévenu. Des jardiniers sont également utilisés.

Chaque intervention lui rapportait entre 200 et 1.000 euros

Quant à l’électricien jugé ce mercredi, il exerçait dans toute la Belgique et pas seulement dans la cannabis. "Il mettait son talent au service de personnes dans l’illégalité, à savoir tant pour un trafic de stupéfiants, le cannabis en l’occurrence, que pour des personnes individuelles ou professionnelles telles que des restaurateurs, des pompes à essence, …", énumère Frank Discepoli.

Notamment pour des modifications frauduleuses de compteurs. Chaque intervention lui rapportait entre 200 et 1.000 euros. Le ministère public a demandé contre lui trois ans de prison ferme.

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