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Procès des bourreaux de Valentin Vermeesch: les 5 accusés se sont adressés à la famille de la victime

Le procès des assassins présumés de Valentin Veurmeesch a repris ce mardi matin aux Assises de Liège. Après 5 semaines, on est entré dans une phase décisive. La parole a été donnée une dernière fois aux 5 accusés. Le jury est ensuite parti en délibération.

La délibération du jury a débuté durant la journée de mardi dans le cadre du procès sur l'assassinat de Valentin Vermeesch. Notre journaliste Antoine Schuurwegen, qui suit ce procès pour RTL INFO, explique que  les accusés ont eu droit à une dernière parole.

Alexandre Hart a parlé en premier. "J'ai tenté d'exprimer mon ressentiment au cours du procès. Je ne peux demander pardon pour ce que j'ai fait car c'est impardonnable. Mais je présente mes excuses à la famille de Valentin", a-t-il dit de manière peu audible.

"Je voulais expliquer au cours du procès comment je n'ai pas su mettre fin à tout cela. Mais je n'ai pas la réponse", a pour sa part déclaré Belinda Donnay. "J'ai cherché mais je n'arrive pas à trouver la réponse. Je peux paraître froide. Le ton utilisé n'est pas adéquat. Mais je n'arrive plus à m'exprimer correctement. Je suis désolée pour la famille de Valentin. Ce qu'a subi Valentin est impardonnable et inexplicable. Je sais que vous n'accepterez pas mes excuses mais je tiens à les présenter."

"Je regrette énormément ce qui s'est passé ce jour-là", a enchaîné Dorian Daniels. "Je regrette les actes posés. Je suis désolé. Ce ne sont que des mots mais cela ne répare pas les actes commis. Je n'ai jamais voulu le tuer. Je regrette. Je vais devoir vivre toute ma vie avec cela. Je suis désolé."

"Je tiens à exprimer mes regrets sur ce qui s'est passé. Les événements qui se sont déroulés dans le studio m'ont dépassé", a déclaré Loick Masson. "Je n'espérais pas que cela puisse se terminer de cette manière. Valentin ne méritait pas cela. Je n'ai jamais voulu sa mort. Je dis pardon à la famille de Valentin."

Killian Wilmet est le dernier accusé à avoir pris la parole. "Je n'ai pas parlé beaucoup durant le procès. Je présente mes excuses à la famille de Valentin et à Valentin surtout. Mes excuses ne changeront rien mais je tenais à le dire", a-t-il conclu.


Les jurés "ne sortiront pas indemne de ce procès"

C’est maintenant une mission compliquée qui attend les jurés, explique encore notre journaliste: "Ils ont été particulièrement attentifs durant les 5 semaines de procès. Ils ont pris des notes, ont posé des questions. Et maintenant, ils doivent trancher. Certains auront sans doute peur de se tromper. Aux assises, la décision est sans appel. La mission de juger est compliquée : ils vont devoir laisser leurs émotions de côté. Pour rendre une décision au-delà de tout doute raisonnable. Quoiqu'il en soit, les 5 accusés eux auront droit à un sort humain, contrairement à celui qu’ils ont réservé à Valentin le sort des faits. Les jurés seront sans doute honoré d’avoir participé à la justice, mais ils ne sortiront pas indemne de ce procès".


Le point sur les versions des accusés

Alexandre Hart est en aveux sur l'ensemble des faits. Son avocat l'a rappelé lors des répliques et a rappelé que, selon son analyse, les causes des faits commis par Alexandre Hart sont multifactorielles. L'alcool, les stupéfiants, la personnalité fragile des accusés, la dimension de groupe, la personnalité fragile de la victime et la présence de Belinda Donnay ont eu une influence sur son comportement.

Selon Me Renaud Molders-Pierre, le jury doit se poser plusieurs questions. "Alexandre Hart ne sur-exagère-t-il pas son rôle de leader dans la dynamique de groupe ? Quelle a été sa vraie place dans cette dynamique ? Quand les accusés ont-ils pris conscience que l'affaire était allée trop loin? Alexandre Hart n'était peut-être pas la tête d'affiche dans cette affaire bien plus complexe", a plaidé l'avocat.

Me Steve Van Laenen et Me Jean-Dominique Franchimont, conseils de Belinda Donnay, ont rappelé qu'ils ont sollicité l'acquittement de leur cliente. "Elle affirme que, la dernière fois qu'ils se sont rendus au bord de la Meuse, qu'il était question de faire peur une dernière fois à Valentin. Elle ignorait l'intention homicide d'Alexandre Hart", ont-t-ils plaidé.


La "dynamique de groupe" mise en avant par plusieurs avocats

Me Séverine Solfrini, avocate de Dorian Daniels, a mis en garde les jurés contre le risque de considérer que tous les accusés sont dans le même sac. "Ce qu'on vous demande de sanctionner, c'est la dynamique de groupe. La scène a été dynamique et a été longue mais il y a eu rupture entre la sortie de l'appartement et la scène au bord de l'eau. Dorian Daniels n'a pas accepté de s'associer au fait que Hart allait tuer Valentin. Il n'a posé aucun acte positif en connaissance de cause", a-t-elle plaidé en réclamant l'acquittement pour l'assassinat.

L'avocat de Loïck Masson, Me Arnaud Jaminon, a rappelé qu'il conteste les préventions liées aux attentats à la pudeur, aux viols et à l'assassinat. "Loïck Masson s'est désolidarisé à plusieurs reprises des actes posés par les autres accusés lors de la soirée. Il a refusé de s'associer à ce qui s'est passé", a rappelé l'avocat.

La défense de Killian Wilmet a rappelé qu'elle a sollicité l'acquittement de son client pour l'assassinat de Valentin Vermeesch. "Il n'a pas accepté, en aucune façon, de mettre fin aux jours de Valentin", a précisé Me Xavier Mercier.

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