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Plusieurs clients de BNP Paribas toujours pas indemnisés 6 ans après un vol dans leur coffre-fort: "C'est incroyable, digne d'un film américain"

Plusieurs clients de la banque BNP Paribas ont été victimes d'un vol dans leur coffre-fort. Ces faits se sont déroulés en 2013. Mais 6 ans plus tard, ils n'ont toujours pas été indemnisés.

Les vols ont été commis en 2013. Sans effraction et dans plusieurs agences de la banque BNP Paribas. Pour certaines victimes, le préjudice s'élève à des dizaines de milliers d'euros. Mais pourquoi ces clients n'ont-ils toujours pas été indemnisés ?

Alain fait partie des victimes. Près de 40.000 euros ont disparu de son coffre. "Quelle ne fut pas ma stupéfaction quand j'ai ouvert le coffre et... plus rien. Je me suis dit que c'était impossible, c'est incroyable, digne d'un film américain. Je me suis dit qu'il fallait quand-même quelqu'un d'expérimenté, quelqu'un de professionnel pour pouvoir ouvrir un coffre sans effraction", a confié Alain Talloen à notre journaliste Serge Vermeiren.

Des victimes, il y en a plusieurs, et dans différentes agences BNP Paribas. 6 ans plus tard et malgré une enquête judiciaire, la disparition de cet argent n'est toujours pas expliquée. Et Alain n'a toujours pas été indemnisé. "Quand vous mettez quelque-chose dans un coffre à la banque, le contrat est simple: si je mets quelque-chose dans le coffre, c'est que pour la sécurité soit assurée, que la sécurité de mon argent, de mes biens, soit protégée. Donc si c'est vide quand j'arrive, vous êtes responsable quand-même", résume Alain.


"On est victime mais on devient presque coupable"

Contactée, la banque mise en cause a répondu par communiqué. "La banque est tenue par un devoir de discrétion envers ses clients et par ce fait, elle ne fait aucun commentaire sur des cas particuliers au travers des médias".

Pour une avocate spécialisée en droit bancaire, la banque est pourtant civilement responsable. Le contrat de location stipule une obligation de sécurité de contenu. Mais l'enquête judiciaire ne donne toujours pas d'éléments pour expliquer les faits. "Le pénal tient le civil en l'état, c'est à dire qu'on attend l'issue du procès pénal pour se prononcer sur le procès civil, sur la responsabilité de la banque. Donc ici il n'est pas étonnant que la banque attende l'issue de ce procès pour se prononcer sur l'indemnisation des victimes", a expliqué Charlotte d'Herckers, avocate spécialisée en droit bancaire.

Autre difficulté pour les victimes: prouver le contenu de leur coffre au moment du vol. Un contenu que le client n'est pas obligé de communiquer à la banque. "On est victime mais on devient presque coupable parce que c'est à nous à expliquer, presque que l'on ne s'est pas volé soi-même. Et que vraiment on avait cet argent ou plutôt qu'on est en train d'essayer de faire un sale coup", a indiqué Carmela Parisi, une autre victime.

Un constat toutefois: de nombreux particuliers préfèrent désormais acheter un coffre qui reste à domicile. Certaines institutions bancaires ont vu leur taux de location de coffres diminuer de 30%.

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