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Procès d'Eddy Michel qui a tué ses deux enfants à Liège: l'avocat général requiert la culpabilité de l'enseignant liégeois

Le ministère public a requis lundi devant la cour d'assises de Liège la culpabilité d'Eddy Michel pour les assassinats de ses deux enfants. L'accusé était dans un processus de haine lorsqu'il a tué ses enfants le 30 septembre 2017 pour faire souffrir son ex-compagne jusqu'à la fin de sa vie, a soutenu la substitute déléguée au poste d'avocat général, Fabienne Bernard.

Les dernières parties civiles ont plaidé lundi en début d'après-midi. Avocat des grands-parents maternels, Me Sébastien Olivier a insisté sur la préméditation des faits commis par Eddy Michel. L'avocat a insisté sur les écrits laissés par l'accusé, dans lesquels il avait décrit tout ce qu'il devait faire pour tuer ses enfants. "C'est le cas d'école de la préméditation. Son idée de tuer ses enfants, depuis qu'il avait appris que son ex-compagne ne reviendrait pas, était enracinée dans sa tête. Cette idée était devenue obsessionnelle, au point d'occuper totalement sa tête. Tuer les enfants, c'était sa vengeance. C'est aussi la signature de la préméditation. Ce qu'il a commis, c'est plus que deux assassinats. C'est du terrorisme conjugal", a plaidé Me Olivier.

Selon l'analyse livrée par la substitute Fabienne Bernard, c'est le 24 septembre 2017 qu'un basculement s'est produit dans la tête d'Eddy Michel. Après la séparation qu'il n'avait pas supportée, il avait à plusieurs reprises menacé de tuer toute sa famille. Il avait toujours tenté de récupérer son ex-compagne. Mais le 24 septembre 2017, Madeleine Bosly, harcelée et épuisée, avait fini par lui annoncer qu'elle avait rencontré un autre homme et eu des relations avec lui.

"A ce moment, sur les messages envoyés par GSM, Eddy Michel ne la considère plus comme 'Mad' mais comme 'Mad-la-pute'. A partir du moment où Madeleine Bosly a avoué qu'elle avait une liaison, il a ciblé les enfants dans ses menaces. Eddy Michel ne voulait plus que Madeleine meure. Il voulait qu'elle souffre jusque la fin de ses jours", a exposé Fabienne Bernard.

Le ministère public a soutenu qu'Eddy Michel était dans un processus de haine dans la semaine qui a précédé les faits. "Tout ce qu'il a fait durant cette semaine est la démonstration que sa volonté de vengeance était toujours là. La nuit du jeudi au vendredi précédent les faits, il a encore envoyé des messages orduriers à Madeleine Bosly. Il a soutenu qu'elle l'avait détruit et qu'il avait peur qu'elle fasse la même chose avec les enfants. Il était sur sa grande lancée et n'a renoncé à aucun moment", a poursuivi Fabienne Bernard.Selon l'accusation, Eddy Michel ciblait clairement les enfants le jour des faits. "Lorsqu'elle est arrivée chez lui, il ne l'a pas frappée lorsqu'elle est sortie de la voiture. Il a hurlé et il a frappé dans la voiture. Il a ainsi obtenu ce qu'il voulait: Madeleine est partie et il est resté seul avec les enfants. Il a ensuite fait ce qu'il avait déjà décidé de faire."

Selon le ministère public, Eddy Michel a appelé ses parents immédiatement après le départ de Madeleine Bosly. Après s'être énervé sur elle entre 8h02 et 8h08, il était parfaitement calme lorsqu'à 8h09 il discutait avec sa mère au téléphone. "Son but était de retarder l'arrivée de ses parents pour pouvoir mettre son plan à exécution et tuer ses enfants", a affirmé Mme Bernard.Celle-ci a ensuite décrit les différents gestes posés par Eddy Michel, lorsqu'il s'est rendu dans les chambres de ses enfants. "Il a eu la possibilité de changer d'avis à diverses reprises mais il est allé jusqu'au bout de son projet et il a tué ses enfants", a-t-elle insisté.Les plaidoiries de la défense auront lieu mardi matin.

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