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Procès des attentats de Paris: pourquoi des accusés devront-ils venir s'expliquer une 2e fois à Bruxelles ?

Après dix mois d'audience, le verdict est tombé mercredi soir à Paris dans le procès des attentats de novembre 2015. La cour spéciale a condamné 20 hommes (dont six étaient jugés par défaut) impliqués dans les pires attentats jamais commis en France. 

Cinq accusés du procès de Paris sont communs à celui de Bruxelles. Parmi ces accusés, il y a bien sûr Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, condamnés tous les deux à la prison à perpétuité.

"Pourquoi venir s’expliquer une deuxième fois ?"

"Pourquoi venir s’expliquer une deuxième fois ? Pourquoi subir la pression d’un deuxième procès d’assises ? Evidemment les victimes de Bruxelles en ont besoin. Elles ont besoin d’explications mais, pour elles, ce procès de Bruxelles risquent d’être très décevant", a commenté Dominique Demoulin, en direct dans le RTL INFO 13H. 

Notre journaliste a interrogé les avocats de deux accusés qui sont commun aux deux procès. "Le procès de Bruxelles a perdu une grande partie de son intérêt dès que celui de Paris a commencé. C’est malheureux, c’est triste, mais c’est comme ça", estime Jonathan De Taye.

"Qui va être insatisfait ? Les victimes en Belgique" 

"Le risque, c’est qu’il va y avoir un nouveau procès avec en grande partie les mêmes protagonistes qui ont déjà pris des peines relativement lourdes, qui vont après dix mois de procès, se retrouver devant une cour devant laquelle ils vont devoir s’expliquer sur les mêmes choses mais devant un jury différent. Alors, le risque c’est qu’ils ne participent pas à la nouvelle procédure, dans la mesure où ils ne vont pas en comprendre l’intérêt parce qu’ils sont repartis pour 8-9 mois. Et qui va être insatisfait et où cela va créer de l’incompréhension ? C’est évidemment les victimes en Belgique", souligne Isa Gultaslar, avocat d’un accusé.

De nombreuses victimes "sont toujours dans le trauma"

Interrogé ce jeudi matin sur Bel RTL, Philippe Vansteenkiste, directeur de V-Europe, a salué des "verdicts à la hauteur des faits", et a indiqué que l'association se prépare au procès bruxellois. Elle est en train de mettre en place "un suivi continu" pour pouvoir communiquer aux victimes des résumés lors du procès, leur expliquer "de manière claire et avec des termes pas toujours judiciaires" ce qu'il s'y passe au jour le jour.

De nombreuses victimes, qui "sont toujours dans le trauma ou dans un état post-traumatique" ne souhaiteront pas suivre "tout de a à z" sur place ou via les médias, où elles seraient confrontées à des images et des noms difficilement supportables émotionnellement, a estimé Philippe Vansteenkiste.

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