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Une gardienne de la prison d’Andenne incarcérée pour trafic de drogue: elle entretenait une relation amoureuse avec un détenu

RTL INFO a obtenu de nouvelles informations concernant l’enquête qui a amené à l’arrestation d’une gardienne à la prison d’Andenne pour trafic de drogue. Elle entretenait en réalité une relation amoureuse avec un détenu et faisait passer les stupéfiants contre des rétributions financières. Une pratique qui existerait dans de nombreux établissements, au grand dam de la majorité des gardiens.

C’est un trafic qui durait depuis plusieurs années à la prison d’Andenne. Au centre de celui-ci, une gardienne qui entretenait une relation amoureuse avec un détenu. Elle faisait rentrer des stupéfiants à l’intérieur de paquets de cigarettes. Pour lui d’abord, pour les autres ensuite. Le prix pour faire passer la drogue était de 75 à 100 euros.

Un détenu nous affirme que dans chaque prison des gardiens font rentrer des stupéfiants. "Il est clair que l’agent ne fera pas ça gratuitement. Il risque de perdre sa place. Donc si il le fait, c’est pour un intérêt. Tout simplement. A moins que l'agent ne soit menacé, il fait ça pour l’argent", confie-t-il. "Il ne faut pas oublier que la prison, c’est pas un ordinateur. On travaille avec l’humain et l’humain parfois, il devient complice… Ou alors il pense à soi, et donc oui forcément il y a du trafic."


Une carte SIM découverte par les enquêteurs

Concernant la gardienne d’Andenne, c’est une carte SIM découverte par les enquêteurs qui a permis de remonter jusqu’à elle. Des complicités existent. La justice soupçonne une association de malfaiteurs.

"En général, ce sont des gens qui font ça pour aider des personnes qu'ils connaissent en prison, par exemple, des membres de la famille. Ou alors ça peut être rémunérer certaines personnes qui apportent de la drogue en prison et qui sont rémunérées pour ça", explique l'avocat pénaliste Daniel Spreutels. 


Le discrédit sur la profession

Pour les agents pénitentiaires, ce type de dossier passe très mal, car il jette le discrédit sur la profession. Ils précisent que la majorité des stupéfiants rentre par d’autres voies.

"Les gardiens, c'est une infime partie. La partie immergée est beaucoup plus importante. Ce sont les détenus et leurs familles. On ne sait pas faire grand chose face à ça, étant donné qu'on nous a retiré la fouille au corps systématique", indique Christopheer Ghyselinck, délégué CSC Services Publics - Prison d'Ittre.

A l’heure actuelle, l’ancienne gardienne de la prison d’Andenne suspectée de trafic de stupéfiant est détenue au sein de la prison de Marche-en-Famenne.

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