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"Paul, regarde-nous, la vraie gauche est en marche, plus rien ne l'arrêtera"

Près de 400 personnes se sont réunies à Charleroi suite à un appel de la FGTB. Pas d'engagement précis en vue mais la gauche radical fait face à l'austérité les poings serrés.

La FGTB Hainaut, rejointe par la régionale de la CNE, a promis samedi, à l'issue d'une journée de débats avec des militants, de faire exister une force politique à gauche du Parti socialiste. "Paul, regarde-nous, la vraie gauche est en marche", a lancé Daniel Piron, le secrétaire régional de la FGTB, à l'adresse de Paul Magnette, le président du PS.
 
 

Sa fédération hennuyère ne cache plus son hostilité aux politiques du gouvernement Di Rupo

Si la FGTB reste proche du boulevard de l'Empereur, comme l'a montré la présence d'Anne Demelenne, sa secrétaire générale, au congrès du PS la semaine dernière, sa fédération hennuyère ne cache plus son hostilité aux politiques du gouvernement Di Rupo. La régionale, rejointe par le syndicat chrétien, avait organisé samedi une journée de débats pour muscler son opposition. Les organisateurs se sont félicités du succès de l'événement, auquel ont participé 200 à 300 militants issus notamment des partis de gauche radicale et d'associations.     

"La mission la plus importante que vous nous avez confiée, c'est d'exister"

A l'issue du congrès, Daniel Piron a promis d'"élargir cette initiative en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre". "La mission la plus importante que vous nous avez confiée, c'est d'exister" d'ici les élections de mai 2014, a-t-il dit aux militants, précisant qu'il ne s'agissait toutefois pas de créer un parti unique. "Paul, si tu nous vois, regarde, je ne suis pas seul", a-t-il lancé en se tournant vers les caméras de Télé Sambre, sous des applaudissements nourris. "Regarde, la CNE nous a rejoints. Paul, la vraie gauche est en marche, plus rien ne l'arrêtera".     

Minimiser l'importance de la contestation à gauche du PS

En coulisse, certains accusaient le président du PS - et bourgmestre de la ville - d'avoir manœuvré pour minimiser l'importance de la contestation à gauche du PS. Mais peu doutaient que le mouvement était voué à s'élargir. La secrétaire de la CNE carolo, Isabelle Wanschoor, a appelé à "ne plus parler de 'gauche radicale', d''extrême gauche' ou de 'gauche' de la gauche', mais tout simplement de 'gauche'".     

Unir les forces

Pour l'heure, les contours de la mouvance restent flous et donnent lieu à des rivalités. L'ex-Ecolo Bernard Wesphaël, qui a fondé l'an dernier le Mouvement de gauche (MG), appelle à une réunion des formations sous une bannière commune, qui permettrait selon lui de récolter 10% des voix. Car si le PTB a la cote dans le monde du travail, le MG "pourrait toucher plus facilement une classe moyenne de gauche", a-t-il dit à Belga. Mais le PTB, fort de son succès obtenu aux communales, se montre plutôt réticent à cette union. Son porte-parole, Raoul Hedebouw, ne s'en félicite pas moins de l'initiative de la FGTB Hainaut, "la première fois en 30 ans" que le syndicat socialiste prend ses distances avec le PS, selon lui. "Cela montre que l'action commune a du plomb dans l'aile".    

Plusieurs associations ont participé au congrès, notamment Attac et le Comité pour l'annulation de la dette du Tiers monde. "Le CADTM considère qu'il faut se poser la question d'une nouvelle force politique qui représenterait réellement la population et les mouvements qui luttent pour l'émancipation", a dit à Belga son président, Eric Toussaint.

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