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Bart De Wever veut-il la fin du gouvernement? Il refuse une présence belge au Pacte des Migrations à Marrakech et menace

"Un gouvernement qui va à Marrakech est un gouvernement que nous ne soutenons pas", a asséné lundi le président de la N-VA Bart De Wever à l'issue d'un bureau de son parti, ajoutant une pression supplémentaire sur les épaules du Premier ministre Charles Michel qui cherche une solution sur le pacte de l'Onu sur les migrations.

Ce texte doit être approuvé les 10 et 11 décembre prochain lors d'un sommet à Marrakech (Maroc), au cours duquel M. Michel a assuré que la Belgique approuverait le pacte. Lors de son bureau, la N-VA a confirmé son rejet du pacte migratoire, mais aussi son refus d'une note interprétative qui serait jointe au pacte, piste envisagée par le MR, le CD&V et l'Open Vld pour sortir de l'impasse qui menace la stabilité du gouvernement.

Pour autant, la N-VA ne veut pas que le gouvernement tombe, assure M. De Wever. Il demande que l'on continue à rechercher des solutions au sein de l'équipe Michel. "On n'a pas encore discuté sérieusement de ce pacte au sein du gouvernement", selon lui.


Le gouvernement fédéral pourrait-il tomber dans les prochains jours?

La réponse en vidéo du politologue flamand Dave Sinardet.

Bart De Wever peut-il encore se montrer conciliant ?

Dave Sinardet: Si on se base sur les déclarations de Bart De Wever, on a l'impression qu'il n'y a plus beaucoup de pistes pour convaincre la N-VA, hormis la non signature du Pacte migratoire par la Belgique. Il y avait une solution intermédiaire, à savoir ajouter une "déclaration interprétative", comme aux Pays-Bas, pays aussi divisé sur la question, mais la N-VA a écarté cette piste ce matin.

La question du Pacte migratoire est devenue un symbole important pour la N-VA qui veut montrer sa fermeté sur l'immigration, thème sur lequel le parti subit la concurrence du Vlaams Belang, surtout depuis les élections du 14 octobre qui ont montré un retour de ce parti d'extrême droite en Flandre.


Le Premier ministre Charles Michel peut difficilement faire autrement que signer ce pacte...

Dave Sinardet: Le Pacte est aussi devenu un symbole pour Charles Michel et son parti, le MR. Il s'agit ici d'un symbole de leadership. Le MR est en difficulté avec cette image qui existe côté francophone que la N-VA décide tout au gouvernement et que le Premier ministre libéral serait une forme de marionnette. C'est une image que Charles Michel veut casser.

Avec l'aval de la N-VA, Charles Michel avait déclaré à la tribune des Nations Unies en septembre que la Belgique signerait ce Pacte, mais la N-VA a changé d'opinion plus tard. C'est donc difficile maintenant pour Charles Michel de revenir sur sa parole.


Le gouvernement fédéral peut-il tomber dans les prochains jours?

Ce n'est pas exclu et c'est même de plus en plus probable quand on écoute les déclarations des uns et des autres.
Il est difficile d'entrevoir une solution créative pour que les points de vue de tous les partis du gouvernement fédéral se rejoignent.

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