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Cette députée Les Engagés réclame 35 millions d'euros pour la police judiciaire: "Les mafias sont en train de gangréner toutes les structures de l'État"

Ce matin sur Bel RTL, Vanessa Matz, députée fédérale pour Les Engagés (ex-cdH), était l'invitée de Fabrice Grosfilley. Elle estime que la police judiciaire manque cruellement de moyens.

"On est vraiment dans le sous-investissement depuis 2014 et donc l'arrivée de Jan Jambon, ministre de l'Intérieur à l'époque, avec un gouvernement qui n'a pas pris la mesure de l'importance de ce sous-financement. Ce n'est pas le financement pour le financement. Derrière, c'est quoi ? C'est le crime organisé, c'est la criminalité financière qui ne sont plus poursuivis ou dans lesquels il y a des sélections pour les poursuites, c'est inacceptable", a expliqué la députée.

Les magistrats ont tiré la sonnette d'alarme au Parlement il y a quelques semaines, et c'est un dossier que Vanessa Matz suit de très près : pour elle, cela fait un an que les magistrats dénoncent un sous-financement de la justice. "Comment se fait-il que depuis un an, le gouvernement n'ait pas entendu ce cri d'appel ?", se demande-t-elle. 

La situation de la Belgique et du port d'Anvers, au centre de l'Europe, fait que les mafias de la drogue ont tendance à s'organiser chez nous davantage. "Les mafias sont en train de gangréner toutes les structures de l'État. On voit qu'un certain nombre de policiers et de fonctionnaires sont déjà touchés par cette corruption. C'est l'État de droit qui est en péril et on ne donne pas les moyens à la police judiciaire. Les magistrats nous l'ont dit lors de leurs déclarations, ils nous ont montré des échanges. Il faut savoir aussi qu'un certain nombre de magistrats et de policiers qui sont actuellement exposés, sont surveillés par ces mafias. Des moyens sont nécessaires et on ne peut pas accepter, dans un État de droit, de faire un tri dans la poursuite des affaires criminelles"

Ce matin, une proposition de résolution sera déposée par la députée dans le cadre des débats sur l'ajustement budgétaire. "On suggère de leur donner ce qu'ils demandent : 35 millions d'euros. C'est rien 35 millions d'euros sur un budget de la police fédérale qui est d'un milliard. Ça permettra de poursuivre et de ne pas faire de sélection", a-t-elle encore expliqué. 

La grève des secteurs publics

Les services publics sont insuffisamment considérés et augmentés, selon les syndicats et c'est un avis que partage la députée. "On le verra par la suite notamment sur les services régaliens de l'état qui sont définancés de manière structurelle, pour lesquels notamment aussi l'administration fiscale qui va rechercher des moyens pour lutter contre la grande criminalité, est complètement dépecée. Alors, est-ce ça participe à une volonté d'enlever des moyens, de dire que ces services ne fonctionnent pas et on les régionalise, ou est-ce que simplement, le gouvernement est totalement sourd à nombre de revendications des services publics ?"

Vous pensez qu'il y a une volonté de régionaliser derrière le sous-financement du service public ? 

"Sur une série de secteurs, les secteurs régaliens (justice, police, Défense, etc.), oui, effectivement. On constate que depuis 2014 et Jan Jambon, qu'il y avait cette volonté sans cesse d'assécher les services publics et de dire : regardez, ça ne fonctionne pas et donc il faut régionaliser".

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