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Crise en Ukraine: la Belgique enverra du matériel militaire en Ukraine mais pas d'armes

La Belgique enverra à l'Ukraine du matériel militaire de protection, d'orientation et d'observation, ont annoncé mercredi le Premier ministre Alexander De Croo et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Sophie Wilmès et Ludivine Dedonder. Elle n'acheminera en revanche pas d'armement, a précisé le Premier ministre.

"Il y a eu une demande très large, qui ne concernait pas seulement la Belgique. L'analyse a été faite pour voir quel matériel pouvait être livré et utilisé rapidement, et de quel matériel nous n'aurions pas besoin. Nous devons être sûrs que notre capacité de défense sera garantie au sein de l'OTAN", a expliqué M. De Croo lors d'une conférence de presse après un Conseil national de sécurité consacré à l'Ukraine, mercredi en fin de journée.

L'assistance militaire se traduira également par la mise à disposition de l'Hôpital militaire pour les grands brûlés et la fourniture de premiers soins avant le transfert de blessés vers d'autres hôpitaux.

Du matériel civil sera envoyé via B-Fast (tentes, kits d'hygiène, couvertures, etc.).

Dans le cadre de l'OTAN

La Belgique s'inscrit pleinement dans le cadre des sanctions européennes décidées mardi et, sur le plan militaire, est placée en état d'alerte avancé avec des délais de réaction réduits. "Notre soutien à l'OTAN est inconditionnel", a assuré M. De Croo.

Actuellement, des F-16 belges se trouvent en Estonie afin d'assurer la police aérienne des pays baltes dans le cadre de l'OTAN. Plusieurs centaines d'hommes peuvent être mobilisés dans un délai très court, de même que d'autres moyens terrestres, navals et aériens, a indiqué Mme Dedonder sans donner de précision sur ces moyens. "C'est la responsabilité de la Défense de se préparer à une éventuelle aggravation de la crise", a-t-elle ajouté.

La Belgique se prépare au "scénario le plus noir", selon les mots du Premier ministre, soit une invasion massive de l'Ukraine par des troupes armées qui iraient jusqu'à Kiev. Quelque 190.000 soldats russes ont été recensés, munis d'un équipement lourd. "On peut donc dire qu'ils sont prêts au combat malgré l'annonce russe d'un retrait de troupes que nous n'avons pas vu sur le terrain", a fait remarquer Mme Dedonder.

Le Premier ministre a insisté sur la responsabilité russe dans l'escalade actuelle. "Il s'agit d'une agression russe. En 70 ans d'existence, l'OTAN n'a jamais été une menace pour la Russie. L'OTAN est une organisation de défense. C'est vrai qu'elle s'est élargie vers l'Est mais c'était à la demande de pays souverains qui voulaient bénéficier de la défense mutuelle", a-t-il affirmé.

La situation des Belges sur place

A l'instar d'autres pays européens, la Belgique a décidé de maintenir "à ce stade" son ambassade à Kiev. Trois diplomates s'y trouvent, renforcés par deux agents des Affaires étrangères "afin de se préparer à la crise". "C'est une nécessité pour porter au mieux l'assistance aux Belges mais aussi un symbole fort de soutien aux Ukrainiens", a souligné Mme Wilmès.

Actuellement, 233 Belges et leur famille se trouvent en Ukraine, et 50 d'entre eux ont fait savoir qu'ils allaient quitter le pays. Vingt Luxembourgeois sont également sous la responsabilité de la Belgique.

La cheffe de la diplomatie a rappelé les avis de voyage négatifs concernant l'Ukraine et la recommandation faite aux Belges qui seraient sur place de quitter le pays. Deux liaisons aériennes sont encore assurées par semaine entre Charleroi et la capitale ukrainienne. "Mais cela peut changer rapidement", a-t-elle souligné. "Ce sont des avis qui doivent être pris au sérieux. Une évacuation de l'Ukraine n'est pas garantie".

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