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Engie a-t-il obtenu deux avantages pour prolonger Doel 4 et Tihange 3? La réponse du ministre Gilkinet

Georges Gilkinet était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL TVI. Le Vice-Premier ministre fédéral et ministre de la Mobilité a notamment été interrogé sur la prolongation de dix ans d'activité de deux réacteurs nucléaires (Doel 4 et Tihange 3). Un accord a été conclu entre le gouvernement fédéral et Engie, mais des clauses concernant le redémarrage des réacteurs et le traitement des déchets posent question. Voici les réponses de l'élu écolo.

Pascal Vrebos: J'ai lu que l'accord, c'était une obligation de moyen, c'est-à-dire pas une obligation de résultat. Ça veut dire que si Engie ne parvient pas à redémarrer en 2026, l'Etat ne pourra rien lui reprocher?

Georges Gilkinet: Ça veut dire que nous négocions dur avec Engie. Pour avoir un accord, il faut être deux. Nous appliquons le principe du pollueur-payeur. Engie reste responsable de tous les déchets nucléaires produits, du démantèlement des centrales.

Pascal Vrebos: Mais une obligation de moyen, pas de résultat.

Georges Gilkinet: Eh bien nous cherchons des solutions avec Engie de façon à ce que la sûreté d'approvisionnement soit garantie. Par exemple couper les centrales nucléaires pendant l'été pour préserver le combustible pour qu'il fonctionne en hiver, ou d'autres choses. Nous avons le temps de le faire, mais c'est vrai qu'il faut s'y prendre maintenant.

Pascal Vrebos: Justement, parlons de la question des déchets. Vous avez toujours dit qu'Engie devait payer 100% de la facture des déchets, et là j'ai vu qu'il y avait un accord sur un plafond mais sans chiffre. Est-ce que ça c'est un jackpot pour Engie? Et pour vous, un Waterloo symbolique?

Georges Gilkinet: Le chiffre doit être déterminé d'ici quelques mois. L'idée, effectivement, c'est qu'on prend le pire scénario, qu'on y applique un pourcentage qui est une prime de risque, et Engie paie aujourd'hui des sommes qui vont pouvoir être utilisées pour accélérer la transition énergétique.

Pascal Vrebos: Parce que cette valse d'hésitations, est-ce que finalement ça ne va pas couter bonbon in fine? Et pour qui, pour le contribuable.

Georges Gilkinet: Mais le nucléaire coûte cher monsieur Vrebos. A la fois pour son développement et à la fois pour la gestion des déchets. Ça c'est une réalité. Les déchets doivent être surveillés pendant des centaines d'années. Ça a un coût pour les finances publiques qui est souvent ignoré. Donc le coût n'est pas différent et l'énergie coûte cher, c'est pour ça qu'il faut diminuer nos consommations énergétiques, être plus efficaces, développer les énergies renouvelables. Ça c'est la meilleure solution, celle sur laquelle on n'a jamais autant travaillé qu'avec ce gouvernement Vivaldi.

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