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Les socialistes bruxellois traitent Uber de "voyou": n'ont-ils pas eux-mêmes été "porteurs d'eau" du secteur des taxis?

Ridouane Chahid, chef de groupe PS au Parlement bruxellois, était l'invité de Fabrice Grosfilley mercredi matin. Il a évoqué le cas Uber: des révélations d'un groupement de journalistes évoquent des méthodes très inhabituelles pour s'implanter sur de nouveaux marchés, frôlant la légalité.

Ça vous choque ?

"Évidemment que ça me choque, raison pour laquelle on a demandé, dès le début de la semaine suite aux révélations, la mise en place d'une commission d'enquête au Parlement bruxellois, afin de pouvoir éclaircir ces informations que nous avons reçues. Et de façon, aussi, à ce que ce genre de choses ne puisse plus se reproduire".

Qu'est-ce qui vous choque ?

"Qu'on ait révélé qu'une entreprise multinationale américaine ait utilisé des méthodes de voyous pour s'imposer à Bruxelles, des méthodes à la limite de la mafia, pour imposer son modèle, déréguler les services de l'Etat, toucher à notre démocratie et à notre Parlement".

Est-ce que ce lobbying agressif, on ne le retrouve pas ailleurs dans la vie politique ?

"Personnellement, je n'en ai pas connaissance. Et vous savez, il y a deux méthodes: écouter des entreprises pour entendre leurs revendications, c'est une chose. Mais de là à devenir leur porteur d'eau, c'est une ligne à ne pas franchir".

Qui a été leur porteur d'eau à Bruxelles ?

"On sait qu'il y a plusieurs parlementaires. Une partie de l'opposition, le MR pour ne pas le citer, ne veut pas de commission d'enquête, ce qui est assez bizarre. On se demande de quoi ils ont peur. Autant aller plus loin et faire cette commission…"

Est-ce le Parti socialiste n'est pas proche du secteur des taxis ? Est-ce que vous n'avez pas été "porteur d'eau" de ce secteur-là ?

"Porteur d'eau, non. À l'écoute, oui. Il y a une grande différence. Ces PME bruxelloises se battent pour survivre. (Uber) est une multinationale qui vient et écrase tout sur son passage, qui n'en a rien à cirer de ce qui se passe à Bruxelles, des lois… Ils ont payé des faux manifestants, ils ont payé des détectives privés pour suivre des élus… c'est quand même inquiétant". 

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