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Planter des arbres en ville? Une idée séduisante, qui laisse parfois sceptique

(Belga) L'association environnementale BOS+ demandait mercredi matin au prochain gouvernement flamand de planter au moins six millions d'arbres à court terme dans les villes et villages afin de rafraîchir l'atmosphère et de mieux faire face aux canicules. Une idée jugée "intéressante", "allant de soi", par des associations et organismes officiels, qui pointent toutefois qu'il serait "illusoire de penser que cette seule action suffirait".

Les arbres permettent de rafraîchir l'atmosphère et de lutter contre le phénomène des îlots urbains, où la chaleur s'accumule en ville. "Cela va de soi", souligne Mohamed Benzaouia, chargé de mission auprès de l'association Inter-Environnement Bruxelles. "Le rôle de l'arbre est très important, il régule le climat naturellement", explique-t-il. "Tout plan qui vise à redévelopper la nature un peu partout est très intéressante", abonde Marc Herman, directeur de l'Observatoire wallon de la santé des forêts, ajoutant que le service public de Wallonie prend cette direction. "Mais il serait un peu illusoire de penser que cette seule action suffirait. Elle est intéressante si elle fait partie d'une réflexion plus générale", estime-t-il. Pour M. Benzaouia, il existe "un problème avec la manière de construire l'espace public". "Par exemple, la place De Brouckère à Bruxelles vient d'être refaite et c'est un grand espace vide. Il n'y a pas la moindre ombre pour se protéger du soleil", déplore-t-il. Le taux de "verdurisation" de la capitale atteint les 50% mais cette proportion est en grande partie due à la forêt de Soignes, admet Charlotte Claessens, du département "Accompagnements ville durable" de Bruxelles Environnement. "Les zones vertes ne sont pas réparties équitablement sur le territoire", ajoute-t-elle. Des plans stratégiques, renforcés par le plan régional de développement durable (PRDD), ont été adoptés dans l'objectif notamment de végétaliser la région et de redonner l'accès à la nature. "La base est là mais cela dépend maintenant de la volonté politique", glisse celle qui travaille pour l'administration bruxelloise en charge de l'environnement. "On évolue vers une culture de l'espace public où le piéton et le cycliste reprennent leur place mais il y a une marge pour aller plus loin et être plus ambitieux", estime Mme Claessens. "On n'a pas non plus l'habitude de laisser place à la nature spontanée, qui requiert moins de gestion mais dont l'aspect visuel diffère." "On a envie de s'y mettre", assure-t-elle, "tous les ingrédients sont là mais il faudrait peut-être un petit coup de pouce", lance-t-elle. (Belga)

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